Trois xavières ont été aumôniers au centre multiconfessionnel du Village des athlètes pendant les Jeux de Paris. Parmi elles, Gudrun, responsable du service du catéchuménat du diocèse de Créteil : elle revient sur la semaine qu’elle y a passée pendant les Jeux paralympiques.

Source : Diocèse de Créteil

Imaginez un grand centre en préfabriqué, dans lequel les cinq principales religions accueillent les athlètes dans une salle à disposition. Côté catholique, près de 40 aumôniers se relaient pour apporter présence, prière et écoute aux athlètes paralympiques et les membres du staff. L’accueil de la personne et l’écoute inconditionnelle sont les maîtres-mots : dans l’écoute et la prière, le handicap et les médailles ne se voient plus. Les aumôniers ont été formés à accueillir des sportifs de haut niveau et accompagner ces personnes qui souffrent de l’or qui éblouit et refuse tout anonymat, que du handicap.

Être aumônier dans une compétition sportive, c’est aussi se retrouver face à un public très particulier, celui des sportifs de haut niveau qui, avec ou sans prothèse, possèdent un mental d’acier tourné vers l’or. Mais derrière la performance, l’humain s’exprime et reste vulnérable. D’où le soutien précieux que les aumôniers peuvent apporter quand les épreuves personnelles font chavirer l’âme ou que la pression médiatique, sportive se fait trop forte. Ils viennent, en fauteuil roulant ou accompagné de leur chien-guide, avec ce qu’ils ont sur le cœur et le remettre dans un entretien, une prière.

Car l’établissement n’autorise pas les célébrations publiques. Qu’à cela ne tienne, l’église de Saint-Ouen-le-Vieux à 2 min à pied du centre des religions s’ouvre aux athlètes pour une messe en français à 8h30, puis internationale à 19h. Les bénévoles se sont organisés pour poser une rampe à l’entrée de l’église et permettre à chacun de gagner la nef.

De beaux temps forts ont émaillé ces Jeux Paralympiques, comme ce jeune prêtre autrichien qui a su prendre en compte toute l’importance des Jeux et a trouvé des médailles de la rue du Bac…en argent et en or. Ou les regards agréablement surpris face à l’offre de soin proposée sur le village paralympique. La polyclinique ouverte par le comité mondial n’a pas désempli et comblé pour certains une offre de soin qui ne serait pas accessible dans leur pays. En filigrane, une cette ambiance joyeuse et fraternelle, où une vraie attention est portée aux gens dans un grand mouvement de ferveur international.

Sr Gudrun a un souhait qu’elle retire de cette expérience : si seulement dans la vie l’on pouvait donner une telle facilité à chacun de circuler, de marcher, d’avancer sans avoir peur d’être bloqué sur le parcours ! Car un endroit rendu accessible à une personne en situation de handicap, c’est un endroit accessible aux personnages âgés en déambulateurs, aux parents avec des poussettes, aux blessés en béquilles et bien d’autres. Et cette société qui s’ouvre à tout le monde peut parfois être si simple… comme une rampe d’église !