Chaque dimanche de l’Avent, Geneviève Roux nous proposera de prier autour d’une œuvre d’art. Aujourd’hui, découvrons une Majestas Domini qui date du 11ème siècle.
« Alors on verra le fils de l’Homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche » (Lc, 21, 26-27)
Je regarde l’image
Étrange image ! C’est la première page d’un Évangile datant de la moitié du 11ème siècle conservé dans la bibliothèque du monastère d’Echternach au Luxembourg.
Un grand personnage se détache sur un fond d’or, signe du divin. Il est nimbé d’un ovale bleuté qui s’appelle une mandorle. Le mot a la même racine que « amande ». C’est comme un œuf. Oui ! c’est un symbole de vie. Ce personnage est « Le Vivant ».
Il est assis sur un trône, ses pieds reposent sur un tabouret. Il est vêtu d’une longue tunique blanche et d’un manteau de pourpre : c’est l’habit d’un empereur. Sa tête est entourée d’un soleil. On y voit trois bras d’une croix ce qui désigne le Christ. Sa main droite est très grande : l’index et le majeur sont levés, l’annulaire et l’auriculaire sont repliés, le pouce ouvert : cette main symbolise tout à la fois la puissance de vie, de création et la bénédiction.
Sur ses genoux, un livre relié, dans sa main gauche un grand rouleau comme ceux de la Torah dans les synagogues. Il est le nouveau Moïse qui mène la Loi à son achèvement.
La mandorle s’inscrit dans un rectangle d’or et d’Azur. A chaque angle un personnage ailé : têtes d’homme, d’aigle, de taureau et de lion. Ce sont les évangélistes qui ont permis que la Parole arrive jusqu’à nous.
Les couleurs aux tonalités claires et douces, le visage imberbe du personnage donnent une impression d’équilibre et de paix.
Oui, la manifestation du Fils de l’Homme – dans la nuée et avec puissance – est invitation à la Paix. Nous pouvons relever la tête et retrouver l’Espérance.
L’Avent qui s’ouvre nous remet « droits ». Celui qui vient à notre rencontre est le Prince de la Paix, il est le maître de la Vie, il est le Béni.
Je médite
Entrer dans ce temps liturgique « avec un cœur large et généreux » comme le suggère Saint Ignace au début des Exercices spirituels. Le Vivant veut me donner sa vie, le Prince de la Paix veut m’ouvrir son Royaume.
Seigneur, ouvre mon cœur à ta Présence. Comme les évangélistes donne-moi de témoigner de toi.
