Geneviève Roux, xavière, nous propose de prier avec cette image de l’Ascension qui se trouve dans le Codex d’Egbert, un évangéliaire enluminé réalisé au scriptorium de Reichenau pour l’archevêque de Trèves Egbert (980-993).

La liturgie, quarante jours après Pâques, nous invite à célébrer la fête de l’Ascension. Jésus est emporté au Ciel dit le texte de Luc. (Lc,24,50-53)

« Puis Jésus les emmena au dehors, jusque vers Béthanie ; et, levant les mains, il les bénit.
Or, tandis qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et il était emporté au ciel.
Ils se prosternèrent devant lui, puis ils retournèrent à Jérusalem, en grande joie.
Et ils étaient sans cesse dans le Temple à bénir Dieu. »

Je regarde l’image

Elle est séparée en deux parties égales.

En haut un seul personnage se détache sur une forme en amande multicolore. À l’auréole crucifère qui entoure sa tête, nous reconnaissons le Christ. De sa main gauche, il tient sur son épaule une hampe dorée sommée d’une croix signe de sa victoire sur la mort. Il est de profil, le visage tourné vers le ciel, le vent semble souffler dans son manteau.
Une main, venue du ciel, saisit fermement son poignet droit, comme lui-même le fait sur les icônes de la descente aux enfers. C’est le Père qui l’élève et l’attire à lui.

« Il se sépara d’eux et il était emporté au ciel. » nous dit le texte de Luc. Et c’est bien ce que nous voyons sur l’image.

En bas, il y a foule ! Deux anges auréolés, vêtus d’une tunique blanche et d’un manteau, appuyés sur un bâton, désignent Jésus de leur bras levé vers le ciel.
A gauche, une figure féminine en manteau de pourpre lève les mains vers Jésus qui s’élève. Son nom est écrit en lettre d’or : sainte Marie. A droite, en manteau rouge un homme aux cheveux blanc fait le même geste. C’est Pierre.
Nous pourrions croire que Marie applaudit tandis que Pierre s’étonne de ses retrouver les mains vides : Il ne peut plus toucher Jésus.
Autour d’eux, dix apôtres ne peuvent détacher leurs regards de Jésus qui s’élève.

Je médite en mon cœur

Jésus s’élève, il échappe à l’espace et au temps pour être de nouveau avec le Père et l’Esprit le Seigneur de tout l’univers.
Jésus retourne au Père. « Tu m’as saisi la main droite. Tu me conduiras par ton conseil, puis tu me recevras dans la gloire. » (Ps 73, 24-25). Je peux contempler quelque chose de cette relation entre Jésus et son Père.

Et comme le font Marie et Pierre, je n’ai plus qu’à ouvrir les mains, qu’à accepter l’absence, dans la foi qu’un grand amour m’attend. Je n’ai plus qu’à m’ouvrir à la joie.