Le texte des Actes des Apôtres Sous leurs regards, il s’éleva, et une nuée le déroba à leurs yeux fait souvent difficulté et bien des tableaux du 18ème ou19ème siècles n’arrangent rien en nous faisant assimiler l’ascension de Jésus au lancement de la fusée Ariane. Cette icône nous éclaire.
méditation de Geneviève Roux, xavière
Je contemple l’icône
Je me laisse toucher par les couleurs : sur le fond d’or de la lumière incréée, les rouges répondent aux jaunes safran, aux verts et aux bruns et résonnent avec le blanc éclatant des vêtements des anges.
Dans cette icône il y a deux parties bien distinctes : le haut où Jésus s’élève porté par des anges, le bas où nous voyons douze apôtres entourant la vierge Marie et écoutant les anges.
Jésus dans la gloire du Père
Un grand cercle bleu nuit occupe le centre de la composition. Il est triple et celui du centre est orné d’étoiles : c’est la représentation de l’univers créé et incréé dont le Christ est Seigneur. Et c’est bien en Seigneur souverain qu’il est représenté ici : la tête nimbée de soleil, revêtu d’une ample robe d’or. Son attitude est à la fois paisible et majestueuse.
Sa main droite dessine le geste codé qui signifie création et bénédiction : deux doigts levés et les trois autres pliés. En Philippiens 2 nous entendons : « Dieu l’a exalté et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom. » C’est ce que nous contemplons ici.
Six anges lui font escorte : ceux du bas soutiennent le triple cercle : les quatre autres font résonner leurs trompettes d’or pour annoncer la merveilleuse nouvelle, tout en dansant de joie. Ils étaient déjà là à la naissance de Jésus, anges de la Nativité qui entonnaient le « Gloire à Dieu » ; ils sont présents lorsque Jésus retourne au Père. Ils sont témoins de l’Incarnation du commencement à l’accomplissement.
L’Église autour de Marie
Juste au-dessous du Christ, la figure de Marie se détache sur le blanc éclatant des deux anges « silentiaires ».
Elle est dans l’attitude de l’orante. Debout bras ouverts et mains levées elle fait l’antique geste de la prière. Elle est l’Église en prière. Elle se tient là, comme enracinée dans cette terre qui a pris la couleur verte de l’espérance. Elle regarde vers nous, elle nous invite à entrer dans cette Église.
Autour d’elle, les douze apôtres ont le visage tourné vers le ciel où s’élève Jésus. Plusieurs ont aussi le bras levé, comme s’ils voulaient le retenir. Les anges eux aussi de leur main gauche et de leurs ailes déployées désignent Jésus qui s’élève mais leurs visages sont tournés vers les Apôtres : « Pourquoi restez-vous là à regarder le ciel? Ce Jésus qui vous a été enlevé viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. » (Ac 1,11).
Je médite et je prie
Avec ses couleurs vives et le dynamisme des personnages, cette icône est pour moi une invitation à la joie.
Joie et reconnaissance parce qu’en Jésus-Christ « nous avons les uns et les autres accès auprès du Père par le même Esprit. » (Ep 2,18). Joie et reconnaissance pour l’Église que nous sommes ensemble et pour la mission de paix qui nous est confiée. « Le mal ne l’emportera pas », nous dit le Pape Léon. Seigneur, apaise en moi les discordances et fais venir en moi ta joie.
Récit de l’Ascension (Ac 1, 1-14)
Lorsque le Saint Esprit descendra sur vous, vous recevrez de la force et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’à l’extrémité de la terre.
A ces mots, il s’éleva sous leur regard et un nuage le déroba à leurs yeux. Et comme ils regardaient le ciel avec attention pendant qu’il s’en allait voici que deux hommes vêtus de blanc se présentèrent à eux et dirent :— Hommes de Galilée pourquoi restez-vous à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui, d’auprès de vous, a été enlevé au ciel, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller au ciel.
Ils retournèrent alors à Jérusalem, de la montagne appelée des Oliviers, qui est près de Jérusalem à la distance du parcours d’un jour de sabbat. Et quand ils furent entrés ils montèrent à la chambre haute où ils se tenaient : Pierre et Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques d’Alphée et Simon le Zélote et Jude de Jacques. Tous ceux-là d’un même cœur étaient assidus à la prière avec des femmes dont Marie, la mère de Jésus, et avec ses frères.
