Le buisson brûlait sans se consumer

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Dans le livre de l’Exode, Dieu apparaît à Moïse dans un buisson en feu… qui ne brûle pas. Entrons dans la contemplation de ce mystère avec ce tableau de Sabine Juéry, intitulé Biosynthèse.

Par Geneviève Roux, xavière

sabine juery biosynthese
Sabine Juéry – Biosynthèse

Je regarde l’image

Je me laisse saisir par la subtilité des couleurs, la multitude des touches de pinceaux. Des ocres, des roux, des jaunes, des verts clairs, des verts Véronèse…. C’est un foisonnement, une surabondance. 

Quelques fines branches balancent leur bouquet de feuilles. Vert sombre sur vert clair, ocre sur roux. 

Puis au centre, mon regard est attiré par ces gris en forme de cœur. Nuée changeante qui, je ne sais par quelle magie, m’attire vers des lointains. Je ressens la même impression qu’en contemplant le centre du plafond en trompe-l’œil de l’Eglise Saint-Ignace à Rome : pas de lignes de fuite ni de perspective et cependant le sentiment de voir très loin, très haut. Je suis attirée par cet au-delà. J’éprouve du bonheur à être là. 

Le tableau fait partie d’une série que l’artiste a intitulée « Biosynthèse ». Elle qui fut chercheuse en biochimie au CNRS nous fait contempler ici la profusion de la vie que permet la lumière surabondante du soleil. Mystère de la vie et de ce don qui nous en est fait. Grâce surabondante dont nous ne prenons pas souvent conscience.

Je médite

Je vois dans ce tableau le buisson ardent dont parle l’Exode. Moïse qui a marché avec son troupeau à travers le désert jusqu’à l’Horeb et se trouve soudain devant un buisson en flammes, mais qui ne se consume pas. Étonné, il fait un détour pour voir pourquoi cette chose étrange advient. Et voilà qu’il comprend que Dieu lui-même est là… Lieu saint où il convient d’ôter ses sandales en signe de respect. Instant d’une rencontre où se révèle l‘appel qui le renverra vers ses frères. 

C’est une « théophanie », une manifestation du Dieu invisible.

Pour moi, dans ce tableau passe quelque chose de ce mystère de Dieu : le côté insaisissable, la profondeur la chaleur qui fait naître la vie, la beauté qui me met en joie.

Je prie

Je me tiens devant ce buisson qui ne se consume pas. J’essaie de faire silence.

« Quand tu te souviens de Dieu, tu l’entends en toi-même. Tu te tais et si tu restes silencieux, il ne cessera pas de te parler », écrit Angelus Silésius, un poète mystique allemand du 17ème siècle.

Seigneur, donne-moi de goûter ta Présence, elle qui saisit tout à la fois le cosmos et l’humanité et qui me donne de vivre et d’aimer dans la simplicité des jours.

Évangile du Buisson ardent (Ex 3,1-12)

Moïse était berger du troupeau de son beau-père Jéthro, prêtre de Madiane. Il mena le troupeau au-delà du désert et parvint à la montagne de Dieu, à l’Horeb. L’ange du Seigneur lui apparut dans la flamme d’un buisson en feu. Moïse regarda : le buisson brûlait sans se consumer.

Moïse se dit alors : « Je vais faire un détour pour voir cette chose extraordinaire : pourquoi le buisson ne se consume-t-il pas ? » Le Seigneur vit qu’il avait fait un détour pour voir, et Dieu l’appela du milieu du buisson : « Moïse ! Moïse ! » Il dit : « Me voici ! » Dieu dit alors : « N’approche pas d’ici ! Retire les sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte ! » Et il déclara : « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. » Moïse se voilât le visage car il craignait de porter son regard sur Dieu.

Le Seigneur dit : « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants. Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de ce pays vers un beau et vaste pays, vers un pays, ruisselant de lait et de miel, vers le lieu où vivent le Cananéen, le Hittite, l’Amorite, le Perizzite, le Hivvite et le Jébuséen. Maintenant, le cri des fils d’Israël est parvenu jusqu’à moi, et j’ai vu l’oppression que leur font subir les Égyptiens. Maintenant donc, va ! Je t’envoie chez Pharaon : tu feras sortir d’Égypte mon peuple, les fils d’Israël. » Moïse dit à Dieu : « Qui suis-je pour aller trouver Pharaon, et pour faire sortir d’Égypte les fils d’Israël ? » Dieu lui répondit : « Je suis avec toi. Et tel est le signe que c’est moi qui t’ai envoyé : quand tu auras fait sortir d’Égypte mon peuple, vous rendrez un culte à Dieu sur cette montagne. »

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