Prier avec la Nativité de Giotto

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Giotto di Bondone (1267-1337) est considéré comme l’un des premiers maîtres précédant la Renaissance. Geneviève Roux nous partage sa méditation sur sa fresque de la Nativité, réalisée à la chapelle Scrovegni à Padoue.

the nativity by giotto
La Nativité – Giotto – Chapelle des Scrovegni – Padoue – https://www.worldhistory.org/image/12682/the-nativity-by-giotto/

« Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux.
L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle,
qui sera une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »
Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »
Lorsque les anges eurent quitté les bergers pour le ciel, ceux-ci se disaient entre eux : « Allons jusqu’à Bethléem pour voir ce qui est arrivé, l’événement que le Seigneur nous a fait connaître. »
Ils se hâtèrent , d’y aller, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire.
Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant.
Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers. » (Lc 1, 8-18)

Je regarde l’image

Le gris et le bleu dominent. Pas de perspective ni de décors sinon ces montagnes arides. Sur un replat un auvent est dressé. Il protège un personnage féminin couché sur le côté. L’auréole qui nimbe sa tête nous désigne Marie. Elle présente l’Enfant Jésus, dont elle soutient la tête, à une autre femme qui l’aide à le déposer dans une mangeoire.

Jeu de regard intense entre la mère et l’enfant, délicatesse des gestes.

La tête de l’enfant porte une auréole crucifère (codage qui nous le désigne comme le Christ).

Dans ce décor très sobre, Marie est vêtue d’un magnifique manteau bleu qui recouvre presque totalement sa robe de pourpre. Rouge sang de l’humanité, bleu de la divinité, signes de royauté.

Pauvreté et majesté.
Un âne gris et un bœuf sont là, tranquilles.

Assis au pied de la mangeoire, voici Joseph enveloppé dans un manteau mordoré. Il semble dormir ou réfléchir. Sa joue, posée sur sa main gauche symbolise le doute, comme il est écrit dans l’évangile de Matthieu (Mt 1,18-24). C’est seulement au 16ème siècle que les peintres représenteront Joseph veillant tendrement sur Marie et Jésus.

A côté de lui, une chèvre brune, trois moutons aux cornes spiralées, deux brebis et un agneau sont couchés paisiblement tandis que deux bergers debout, en tunique et manteaux courts, regardent vers le ciel.

Et là-haut cinq anges, auréolés et ailés, dansent dans la nuée. Trois d’entre eux, les mains jointes regardent vers le ciel, deux autres se penchent vers la terre. L’un veille sur l’enfant et sa mère, l’autre interpelle les bergers.

Giotto garde des éléments des icônes médiévales de la Nativité mais les réinterprète avec son génie propre marqué de spiritualité franciscaine et de simplicité. Le bleu céleste remplace l’or de la lumière incréée, le hiératisme disparait au profit de l’expression des sentiments. Mais tout reste sobre et nous invite à la contemplation intérieure du mystère.

Je médite

Au temps de Jésus les bergers étaient des pauvres méprisés, pourtant Abel, Abraham, Isaac et Jacob, Moïse, David, Amos étaient bergers. Ceux de la nuit de Noël ne sont pas des propriétaires mais des ouvriers. L’ange leur dit « N’ayez pas peur. »

Le ballet des anges bruisse à mes oreilles et leur chant me console : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts et, sur la terre, paix parmi les humains en qui il prend plaisir ! » (Lc 2,14)

Le désir de Dieu, c’est la paix et la joie.

Je prie

Je contemple chaque personnage et je rends grâce.

« Les anges en parlent, et entre eux-mêmes et aux pasteurs : et Marie est en silence. Les pasteurs courent et parlent ; et Marie est en silence », dit un très beau texte de cardinal de Bérulle au 17ème siècle.

Je prie l’Esprit de m’établir dans le silence et la Paix de Noël.

Je parle au Seigneur, comme un ami parle à son ami.

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