En ce premier dimanche de l’Avent, Geneviève Roux nous fait découvrir ce Christ majestueux qui date du 12ème siècle.
« Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. » Luc 21, 27
Je regarde l’image
Le grand personnage qui occupe à lui seul presque toute l’image attire mon regard.
Il s’inscrit dans une forme en amande (une mandorle, symbole de vie) mais ses mains, ses pieds et sa tête, en débordent. Celle-ci est nimbée d’une auréole (un soleil) marquée des trois bras d’une croix : il s’agit donc du Christ. Sa courte barbe et ses cheveux mi-longs (à la manière des icônes orientales) nous le confirment. Il se détache sur un ciel scintillant d’étoiles.
Une tunique blanche dépasse de la robe pourpre et du manteau doré dont il est enveloppé. Il est assis sur un riche coussin brodé.
Au-dessus de sa tête une main sort de la nuée, elle tient une couronne qu’elle vient déposer sur sa tête (c’est la couronne donnée au général romain qui revient vainqueur du combat).
Sa main droite dessine un geste de bénédiction vers cinq grands personnages et deux plus petits qui se tiennent debout et s’inclinent vers lui. De sa gauche, il tend un papyrus déployé vers l’autre groupe de personnages. Tous portent une auréole. Ce sont les 12 apôtres réunis avec le Christ dans la gloire du Père.
Devant eux les quatre petits personnages, auréolés eux aussi sont des abbés de l’abbaye de Cluny toute proche de Berzé-la-Ville.
La palette des couleurs utilisée est magnifique. : ocre jaune et rouge, vermillon, terre verte, lapis-lazulli…
Je me laisse toucher
Le Christ a les bras ouverts pour bénir et pour donner la Parole. Mais il semble aussi inviter les apôtres à sortir à sa suite.
Ses pieds nus s’appuient sur le bord de la mandorle, prêts à se mettre en mouvement.
Il regarde au loin.
Je le contemple et j’entends les paroles du Prophète Jérémie lues à la messe en ce premier dimanche de l’Avent :
« En ces jours-là, je ferai germer pour David un Germe de Justice, et il exercera dans le pays le droit et la justice. En ces jours-là, Juda sera sauvé, Jérusalem habitera en sécurité, et voici comment on la nommera : « Le-Seigneur-est-notre-justice. »
Ce grand personnage au regard droit, aux bras grands ouverts est le Seigneur de justice.
« Il fait justice aux opprimés ; aux affamés, il donne le pain ; le Seigneur délie les enchaînés.
Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles, le Seigneur redresse les accablés, le Seigneur aime les justes, le Seigneur protège l’étranger. Il soutient la veuve et l’orphelin, il égare les pas du méchant. D’âge en âge, le Seigneur régnera : ton Dieu, ô Sion, pour toujours ! » chante le psaume 145.
Le voici devant mes yeux le Seigneur de Justice. Ce n’est pas le moment de dormir.
Et l’Évangile de Luc m’invite à me tenir debout pour aller « au-devant de celui qui vient ».
Je lui parle, comme un ami à son ami.
