L’espérance est un don mais aussi un combat

Nous contacter

S'abonner à la lettre

« L’espérance ne déçoit pas  » (Rm 5,5) ; « mais il y a l’espérance ! » Peut-être avons-nous parfois entendu ces paroles, prononcées un peu vite… En cette année jubilaire, Colette Hamza nous propose de méditer avec elle sur quelques caractéristiques de l’espérance.

L’espérance n’est pas évasion vers un autre monde,
Un au-delà paradisiaque qui compenserait les souffrances d’ici-bas.

L’espérance n’est pas une fuite, elle a les pieds bien plantés en terre.

Elle n’emprunte pas les chemins faciles.
Elle est le courage de perdre sécurité et illusions.

Elle a l’expérience des chutes et des relèvements, de l’ombre et de la lumière.

L’espérance a son ancre dans le présent, dans l’aujourd’hui du temps.

Elle a sa demeure au plus près de la vie,
Elle y accroche la certitude de la beauté du monde,
Des êtres et des choses.

Elle pose son regard sur le plus infime signe offert,
L’herbe qui perce les pavés, le surgeon de la racine morte,
Le rai de lumière perçant les nuages, le reflet du soleil sur un mur décrépi,
Un sourire échangé dans l’anonymat du métro,
Le rire d’un enfant au chevet d’un mourant…

L’espérance habite l’insignifiant, l’inaudible, l’imperceptible.

Elle s’abandonne humblement à l’inconnu,
Et trace sa voie dans l’incertitude.

Elle ne fait pas de bruit,
Et creuse ses sillons au plus creux du silence

Loin du vacarme et des clameurs du monde.

Si elle ne déçoit pas,
Ce n’est pas qu’elle ignore l’épreuve,

Résolve les conflits ou mette fin au malheur.
C’est qu’elle les traverse
Avec la force de ceux qui se savent fragiles.

Si elle ne déçoit pas,
Ce n’est pas qu’elle puise en elle sa force,

Elle se sait petite.
Elle s’en remet à un Autre ou à d’autres
Qui lorsqu’elle vacille prennent le relais.

Elle se reçoit d’un Amour qui jamais ne défaille,
Car il connaît ses angoisses
Apprises de haute solitude,
Sur le bois décharné de notre humanité.
Un Amour qui se tient silencieux,
Au seuil des cœurs les plus meurtris.

L’espérance bat à la mesure de toute souffrance
Elle ne la nie pas, ne la banalise ou relativise pas.
Elle ne lui dit pas que ça va passer, ça ira mieux demain, plus tard, au ciel.
Non !
Elle lui donne tout son poids, la considère.
Mais elle la confronte, la regarde au fond des yeux, sans peur.
Elle la tient à sa place,
Et lui donne la possibilité de demeurer digne, debout.

L’espérance est un don, mais aussi un combat,
Pour ne pas laisser l’attente devenir usure,
Le courage, résignation et la persévérance, amertume.
Elle est comme un coin dans la porte de la désespérance.

Elle se donne le droit de flancher,
L’espace d’un sanglot ou d’un torrent de larmes.
Puis elle reprend sa route, résolue à ne pas peser plus
Qu’une aile de papillon.

Elle veut offrir à chacun, la légèreté d’être,
D’aimer le visage le plus défiguré,
Et l’instant, tel qu’il est.

Elle nous tient dans l’inachevé, l’inaccompli, l’imparfait
Non comme une défaite,
Mais comme la chance d’un pas de plus, l’horizon d’un possible.

L’espérance n’a pas de toit où reposer,
Elle avance à pas menus se jouant des bourrasques,
Chaussée d’élan et d’audace.
Elle va pélerinant de cœur en cœur,
Semeuse d’étoiles dans la plus froide ténèbre.

Elle marche obstinément,
Déterminée et abandonnée à la fois,
A ce qui est, à ce qui vient,
Qu’elle sait déjà, transfiguré.

Elle signe nos routes pour les mener au jour.
L’espérance ne dit pas l’heure de l’accomplissement,
Elle habite la mémoire de l’à-venir
Et s’inscrit dans la patience comme une terre enceinte
Portant au plus profond la promesse qui germera,
Au temps voulu, dans le secret de nos jardins.

Voir aussi

automne - VR
Espérer avec Claire Monestès
> Lire
gospel of luke chapter 4 9 (bible illustrations by sweet media)
Prier avec le texte du 3ème dimanche T.O année C
> Lire
tous enfants
Tous, enfants du même Père - un chant pour l'Unité
> Lire