Marie, xavière, a participé au Jubilé des jeunes cet été. La « route chantante », vécue avant les journées à Rome, a été une belle aventure humaine et spirituelle. Elle nous la raconte.
Se mettre en marche comme pèlerins d’espérance par la randonnée et le chant polyphonique : telle a été l’expérience vécue par une trentaine de jeunes pros et étudiants dans le pays briançonnais cet été, avant de rejoindre la délégation MAGIS France à Rome.
Pendant une semaine, la route chantante nous a fait goûter le magis (le davantage) cher à saint Ignace, dans un climat fraternel et multiculturel. Parmi nous, des jeunes de France, mais aussi de l’île Maurice, de la Réunion, du Liban et d’Italie. Dormir en refuge de haute montagne ou en bivouac fut une première pour plusieurs de notre groupe, tout comme se repérer sur une partition écrite pour 4 à 6 voix !
Notre itinéraire spirituel et alpin nous a fait traverser des frontières, forme de communion avec nos frères et sœurs en humanité fragilisés dans leur parcours de vie ou leur itinérance migratoire. Je reste marquée par l’esprit d’entraide qui s’est naturellement installé dans le groupe, et la qualité du chant chorale qui a progressé jour après jour, pour parvenir à monter un programme de concert éclectique qui s’est donné dans l’église de Névache, puis à Rome le soir de notre arrivée.
Travaillés dans le corps, l’âme et l’esprit, chacun avance à son rythme dans sa relation au Christ et dans l’étape de vie qui est la sienne : retour à la foi, année de transition avant de commencer à travailler, fin d’études en cycle supérieur.
Prière pour la paix
Parmi les évènements de la semaine à Rome, la soirée de prière œcuménique pour la paix a marqué bon nombre de jeunes. En collaboration avec les frères de Taizé et la communauté du Chemin neuf, Magis a participé à l’animation de cette veillée : lectures en différentes langues, animation musicale avec leurs instruments ou dans le chœur.
« Le premier signe d’espérance doit se traduire par la paix pour le monde plongé, une fois encore, dans la tragédie de la guerre. Oublieuse des drames du passé, l’humanité est soumise à une nouvelle et difficile épreuve qui voit nombre de populations opprimées par la brutalité de la violence. Que ces peuples n’ont-ils pas enduré ? Comment est-il possible que leur appel désespéré à l’aide ne pousse pas les responsables des nations à vouloir mettre fin aux trop nombreux conflits régionaux, conscients des conséquences qui peuvent en découler au niveau mondial ? Est-ce trop rêver que les armes se taisent et cessent d’apporter mort et destruction ? Le Jubilé doit rappeler que ceux qui se font « artisans de paix » pourront être « appelés fils de Dieu » (Mt 5, 9) (Pape François, bulle d’indiction du Jubilé).
En méditant sur les Béatitudes, nous avons entendu combien Dieu est la source de la Paix, une paix que nous sommes appelés à soigner en nous-mêmes et dans nos relations aux autres. Plusieurs ministres d’Églises chrétiennes sont venus prier avec nous, ainsi que Mgr Flavio Pace du dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens.
La rencontre avec le pape
Enfin, nous avons eu la joie de rencontrer notre nouveau Pape Léon sur la place Saint Pierre, ainsi qu’au rassemblement final à Tor Vergata ! Sa proximité pétrie d’une chaleureuse simplicité, et les images ponctuant ses prises de parole nous ont facilement rejoints. Prises de parole qui nous ont donné un bel élan pour l’année à venir…et même pour ce prochain quart de siècle ! Je garde de lui ces paroles prononcées lors de son homélie du dimanche à Tor Vergata :
« Nous aspirons continuellement à un “plus” qu’aucune réalité créée ne peut nous donner ; nous ressentons une soif si grande et si brûlante qu’aucune boisson de ce monde ne peut l’étancher. Face à cette soif, ne trompons pas notre cœur en essayant de l’apaiser avec des substituts inefficaces ! Écoutons-la plutôt ! Faisons-en un tabouret sur lequel nous pouvons monter pour nous pencher, comme des enfants, sur la pointe des pieds, à la fenêtre de la rencontre avec Dieu. Nous nous trouverons face à Lui, qui nous attend, qui frappe même gentiment à la vitre de notre âme (cf. Ap 3, 20). Et il est beau, même à vingt ans, de Lui ouvrir grandement notre cœur, de le laisser y entrer, pour ensuite nous aventurer avec Lui vers les espaces éternels de l’infini. »
