La confiance de Joseph

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En ce 4ème dimanche de l’Avent, Geneviève Roux nous propose de contempler la scène du « doute de Joseph » avec ce tableau du Maître du Jardin de Paradis.

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Le doute de Joseph (1430) Maitre du Jardin de Paradis – Strasbourg France

Évangile selon saint Matthieu

« Or, voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint.
Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret.
Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par prophète : Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».
Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse, mais il ne s’unit pas à elle, jusqu’à ce qu’elle enfante un fils, auquel il donna le nom de Jésus. » (Mt 1,18-24)

Je regarde l’image

Ce tableau est conservé à Strasbourg au Musée de l’Œuvre Notre-Dame. Il s’intitule « Le doute de saint Joseph ». Il a été peint au 15ème siècle par le Maître du Jardin de Paradis.

Nous sommes dans un intérieur chaleureux où la couleur du bois domine. Trois colonnes cadrent la scène. Elles définissent l’espace de chacun des deux personnages. Sur le mur du fond, trois fenêtres ornées de verres dits « en cul de bouteille » ouvrent sur un jardin. Il fait jour.

Marie est assise sur un siège ouvragé. Le manteau qui couvre ses épaules laisse entrevoir la rondeur de son ventre sous la robe bleu-roi. Ses mains habiles s’activent sur un écheveau. Son visage est grave, elle semble perdue dans ses pensées.

Face à elle, debout, un bâton à la main comme celui qui part, Joseph à la barbe blanche lève la main en signe d’étonnement. Il écoute avec attention un ange qui porte un phylactère sur lequel est écrite la prophétie d’Isaïe : « Voici que la vierge concevra et enfantera un fils. » (Is 7,14).

A côté de lui, sur son établi de menuisier/charpentier, un marteau, deux ciseaux et un rabot, et d’autres sous l’établi. Près de Marie, sur une table deux boites, un outil pour faire des écheveaux. Derrière elle des livres, rouleaux et volumes et un coffre entrouvert. A ses pieds un pot en forme de tour contient des roses de Noël – allusion aux litanies de la Vierge : tour de David, rose mystique.

La table et l’établi forment comme un V à l’intérieur duquel se trouve un cousin noir posé sur le lit, peut-être pour accueillir l’enfant lorsqu’il paraitra. Au-dessus, juste au centre de l’image, est suspendue une longue étole blanche. A côté, dans une niche, une fontaine dorée fermée et un bassin vide. « Tu es un jardin fermé, ma sœur, ma fiancée, une source fermée, une fontaine scellée. » dit le Cantique des cantiques (Ct 4,12).

En regardant les livres derrière Marie et le phylactère au-dessus de Joseph nous comprenons que tous deux sont habités par la Parole de Dieu et qu’elle conduit leur vie. Elle est la clef de lecture pour comprendre ce qui leur arrive : la conception d’un enfant par l’action de l’Esprit-Saint.

Je médite

Lorsqu’il apprend cette grossesse Joseph s’inquiète. La loi condamne une femme enceinte hors mariage à la lapidation – pas moins que cela. « On fera sortir la jeune femme à l’entrée de la maison de son père ; elle sera lapidée par les gens de la ville, et elle mourra, parce qu’elle a commis une infamie en Israël. » Dt 22,21
Que faire pour la sauver ? « Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. »
Quel dilemme déchirant. Le visage grave de Marie montre qu’elle connait la loi et ce qu’elle risque.
C’est la prophétie d’Isaïe murmurée par l’ange à l’oreille de Joseph et la visite du même ange à Marie qui leur font faire à chacun le pas de la confiance.
« Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. » Et Joseph accueille Marie en sa maison. La Parole entendue lui permet de franchir ce passage. Joseph ne doute pas : il croit. Marie médite la Parole qui lui fût dite : « Ne crains pas ».

Je prie

Seigneur, à la suite de Joseph et de Marie, donne-moi un cœur qui écoute pour que je sois prêt(e) à recevoir ta Parole et à suivre tes chemins.

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