Vivre la Passion et la Résurrection du Christ sous le signe de l’espérance, voilà l’aventure vécue par une cinquantaine de personnes de tous âges, familles, jeunes, couples et xavières. Marie, jeune professe, nous en fait le récit.
L’espérance comme accomplissement de l’Alliance tel était le thème du jeudi saint, avec repas pascal et partage puis, lors de la célébration de la Cène, l’expérience inattendue de laver et de se laisser laver les pieds les uns les autres, enfants et adultes, avec Jésus et ses apôtres. Les enfants apportaient en offrande le pain qu’ils avaient fabriqué.
Ateliers et méditation au choix nous préparaient à ancrer notre espérance dans la profondeur du Vendredi saint. Le matin, les enfants peignaient des pots en terre cuite, y déposaient la terre, y plantaient des graines. « Si le grain de blé en terre ne meure, il reste seul. Mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits » (Jn 12, 24).
L’après-midi, aidés par les images du chemin de croix africain du P. Mveng, jésuite camerounais qu’une équipe avait dessinées, nous avons cheminé du jardin des oliviers, des vrais oliviers de la Brégonnière, jusqu’au Christ de la chapelle de la Pourraque, tellement typique, à travers la garrigue. Ce sont les enfants qui portaient la croix, jeunes Simon de Cyrène, et qui nous guidaient avec le diacre après avoir chanté quelques cantilènes de la Passion.
Enfin le samedi saint nous sommes entrés dans le silence de l’attente et de la libération du monde d’aujourd’hui. Chacun était invité à déposer, à la célébration, la souffrance d’un peuple ou d’une personne qu’il portait particulièrement. Veilleur, où en est la nuit ? Combien de temps encore… ?
Alors que les familles s’étaient mises en route dès l’après-midi pour une vigile pascale itinérante (traversée de la mer rouge à « la source », écoute des prophètes dans la colline, cueillette des aromates en chemin, comme les femmes au tombeau), la joie de Pâques a éclaté à la veillée pascale à l’église paroissiale de Pertuis où cinq baptêmes par immersion entrainaient toute l’assemblée à vivre la plongée dans la mort du Christ et son surgissement dans la Gloire du Père.
A travers tout ce parcours se tissaient les liens d’une communauté, dans la simplicité et la liberté, chacun et chacune apportant sa part de créativité et de service, mais aussi secrètement le poids de ses souffrances et préoccupations déposées selon son désir.
Au matin de Pâques, nous avons vécu quelque chose de la joie du Ressuscité avec les habitants du village de Beaumont de Pertuis qui nous accueillaient pour la messe. Après l’incontournable chasse aux œufs à la Pourraque, nous avons reçu le récit des pèlerins d’Emmaüs en ombres chinoises. Les échanges se sont poursuivis ensuite entre nous, après ce temps fort de silence partagé. Bonheur tangible de tous, au terme de cette aventure pascale et familiale.
Ce fut un bon temps sous le ciel bleu de ce lieu que Claire Monestès a choisi pour détente, prière et ressourcement communautaire, alors que le lundi de Pâques, le Pape François nous surprenait une dernière fois avec l’humour de son Seigneur par sa pâque personnelle. Action de grâce pour sa vie et ses paroles fortes.