Alors que la 2ème session du Synode sur la synodalité vient de s’achever, Nathalie Becquart, xavière et sous-secrétaire du Secrétariat du synode, nous explique en quoi le synode est un processus transformateur pour l’Église et sa mission dans le monde contemporain.
Le numéro des paragraphes renvoie au document final de travail : « Pour une Église synodale : communion, participation, mission – Document final »
Une version brève de cet article sera publié en italien dans la prochaine Revue Dialoghi.
Comme beaucoup l’ont souligné, le Synode sur la synodalité de 2021-2024 qui vient de s’achever avec la deuxième session romaine d’octobre 2024 marque une étape décisive dans l’histoire de l’Église catholique depuis le Concile Vatican II. Fruit du Synode des jeunes qui avait mis en lumière l’importance d’adopter un style synodal pour transmettre la foi aujourd’hui, ce processus déployé pendant trois ans a mobilisé l’Église à tous les niveaux, du local à l’universel selon un principe de circularité. Aussi, nous ne pouvons comprendre et accueillir les fruits de cette récente assemblée romaine sans les relier à ce qui s’est vécu précédemment sur le terrain impliquant l’écoute et la participation d’un grand nombre de chrétiens. Et je peux témoigner que la salle synodale au long de ces quatre semaines a donné à entendre la voix du Peuple de Dieu dans toute sa diversité.
Ce synode a d’abord été comme une caisse de résonance des joies et des peines, des désirs et aspirations, des questions et défis des Églises locales. Notre prière a été particulièrement habitée par les situations de guerres et violences qui traversent tant de pays qui subissent les conséquences dramatiques des conflits et nous n’avons cessé d’implorer la paix pour tant de régions du monde. La synodalité appelle la solidarité concrète et le soutien mutuel, nous l’avons vécu concrètement, notamment avec les participants du Liban et Moyen-Orient particulièrement éprouvés par les évènements qui étaient en train de se dérouler chez eux.
Au cœur de cette assemblée, nous avons expérimenté que « notre regard sur le Seigneur ne se détourne pas des drames de l’histoire, mais ouvre nos yeux pour reconnaître la souffrance qui nous entoure et nous imprègne » (§2), nous nous sommes mis à l’écoute des cris et besoins du monde, de la voix du Peuple de Dieu pour écouter à travers elle et entre nous à quoi l’Esprit nous appelle pour être une Église synodale en mission. Et cela ne nous a pas laissé indemnes.
Un processus transformateur
Je peux en témoigner pour moi-même et pour tant d’autres, ce processus a été véritablement un processus transformateur. Nous avons fait l’expérience de la présence du Christ à nos côtés et nous sommes laissés toucher, déplacer intérieurement par le grand souffle de l’Esprit qui parle à travers la parole des uns et des autres quand nous mettons au centre l’écoute de la Parole de Dieu et des signes des temps. Et cette démarche de discernement ecclésial basé sur la méthode de la conversation dans l’Esprit a produit des fruits significatifs au niveau de l’assemblée elle-même comme elle avait aussi continué d’en semer dans les églises locales entre les deux sessions.
Comme le soulignait le Document préparatoire publié en septembre 2023 pour lancer le synode, l’enjeu de ce synode n’était pas tant de produire des textes, que de « faire germer des rêves, susciter des prophéties et des visions, faire fleurir des espérances, stimuler la confiance, panser les blessures, tisser des relations, ressusciter une aube d’espérance, apprendre l’un de l’autre, et créer une imagination positive qui illumine les esprits, réchauffe les cœurs, redonne de la force aux mains » (DP30). Ces mots étaient prémonitoires, car c’est ce que nous avons vécu.
Le synode est d’abord et avant tout une expérience qu’il n’est pas facile à transmettre dans un texte, parce que l’expérience, de l’ordre d’une expérience spirituelle profonde, expérience à la fois humaine et ecclésiale, est toujours plus riche que les mots qui la traduisent dans un document. Et en ce sens, ce processus expérimenté comme un processus transformateur a atteint ses objectifs. Quelque chose de profond est déjà à l’œuvre et va continuer à porter du fruit dans la nouvelle étape qui s’est ouverte maintenant, la plus importante, celle de la réception et de la mise en œuvre des recommandations synodales dans les Églises locales pour laquelle nous avons tous une responsabilité.
En effet « nous demandons à toutes les Églises locales de poursuivre leur chemin quotidien avec une méthodologie synodale de consultation et de discernement, en identifiant des moyens concrets et des parcours de formation pour réaliser une conversion synodale tangible dans les différentes réalités ecclésiales (paroisses, instituts de vie consacrée et sociétés de vie apostolique, associations de fidèles, diocèses, conférences épiscopales, regroupements d’Églises, etc.). » (§9)
La conversion comme fil conducteur
Pour tenter de rendre compte de ce qui s’est vécu dans l’Aula Paul VI avec les 368 participants venus du monde entier, je voudrais mettre en lumière quelques aspects importants du Document final.
Celui-ci est structuré autour du thème de la conversion, et s’articule en cinq parties qui abordent différentes dimensions : la conversion spirituelle, la conversion des relations, la conversion des processus, la conversion des liens, et la formation pour la mission.
LIRE LE DOCUMENT FINAL DU SYNODE
Cette structure reflète la conviction fondamentale que « la synodalité est une dimension constitutive de l’Église » (§12) qui nécessite « repentance et conversion » (§6). Au cœur de la dynamique synodale se trouve la centralité du baptême qui nous lie ensemble comme membres du Corps du Christ : « Il n’y a rien de plus élevé que cette dignité baptismale » (§22). Cette affirmation souligne l’importance de la participation de tous les fidèles à la vie et à la mission de l’Église appréhendée comme Peuple de Dieu et Sacrement dont la vocation est d’être « signe et instrument de l’union intime avec Dieu et de l’unité du genre humain ». Cet appel à la conversion pour vivre la synodalité est donc un appel de l’Esprit pour tous les baptisés, un peuple de pèlerins appelé à marcher avec tous les peuples de la terre.
La synodalité est de l’ordre d’un apprentissage par l’expérience. Comme l’enfant qui apprend à marcher doit prendre le risque de poser un pas, la synodalité comme marche ensemble à l’écoute de l’Esprit est de l’ordre d’une expérience pratique, l’expérience vivante de la vie de l’Esprit en nous et entre nous. Au long du chemin synodal nous avons approfondi notre compréhension de la synodalité. Le Document en propose une définition claire et accessible : « En termes simples et concis, la synodalité est un chemin de renouveau spirituel et de réforme structurelle qui permet à l’Église d’être plus participative et missionnaire, afin qu’elle puisse marcher avec chaque homme et femme, rayonnant la lumière du Christ » (§28). Cette définition met en évidence la double dimension spirituelle et structurelle de la transformation synodale, et indique bien ce but de la conversion synodale : un renouveau spirituel et ecclésial pour porter davantage de fruits dans la mission au service des hommes et des femmes de ce temps.
Une nouvelle manière de prendre des décisions en Église.
Le Synode propose une refonte significative des processus de prise de décision dans l’Église basée sur ce principe ancien et remis en lumière dans les documents du synode en référence à une citation d’Yves Congar « Quod omnes tangit, ab omnibus tractari et approbari debet : ce qui concerne tout le monde doit être approuvé par tous ». Ou pour le dire autrement : « dans une Église synodale, personne ne décide tout seul ».
Or pour diverses raisons, nous avons souvent hérité d’une manière très personnelle d’exercer l’autorité dans l’Église. Nous le voyons chez bien des clercs mais aussi dans la vie consacrée ou les mouvements de laïcs qui ne sont pas exempts d’exemples d’autoritarisme voire d’abus de pouvoir.
Le style synodal appelle à sortir du cléricalisme et à vivre autrement l’exercice du leadership pour adopter le style de l’écoute et du discernement avec d’autres. La consultation synodale nous a révélé que de partout dans le monde et de toutes les catégories de personnes il y a un immense besoin d’être écoutés.
Le plus grand défi pour ceux qui exercent des responsabilités aujourd’hui est de ne plus prendre de décisions arbitraires basées uniquement sur ses analyses propres mais de vraiment écouter tous ceux que l’on sert en déployant des processus de consultation et de discernement ensemble. On prend toujours de meilleures décisions à plusieurs, même si cela prend plus de temps. Et le synode a bien montré cela, l’enjeu de d’élaborer les décisions d’une autre manière à travers des processus de discernement ecclésiaux.
La partie III du Document final décrit comment mettre en œuvre ces processus de discernement ecclésial pour la mission enracinés dans le sensus fidei communiqué par l’Esprit à tous les baptisés. C’est pourquoi cette manière de prendre des décisions doit être caractérisée par une « participation la plus large possible » (§82) en faisant appel à tous les dons de sagesse que le Seigneur distribue dans l’Église. Cela demande un « temps suffisant pour la préparation dans la prière » (§84) une « disposition intérieure de liberté » (§84), une « recherche du consensus le plus large possible » (§84).
Si nous continuons à mettre en œuvre comme cela a déjà démarré cette nouvelle manière de prendre des décisions dans toutes nos communautés chrétiennes en nous appuyant sur la méthode synodale de la conversation dans l’Esprit qui ne cesse de porter du fruit partout où elle est adoptée, nous verrons vraiment l’Église se transformer sur le terrain pour être mieux à même de répondre aux nombreux défis missionnaires de ce temps. Comme le Pape François n’a cessé de le souligner nous pouvons considérer que ce synode était avant tout comme une école de synodalité pour apprendre une nouvelle manière de procéder en Église en redécouvrant la synodalité comme dimension constitutive de l’Église.
S’exercer à l’écoute pour passer du « je » au « nous »
Cela implique de passer du « je » au « nous » et de laisser vraiment le Christ être le vrai leader. L’Évangile de Jean 21 qui introduit cette partie III du Document final sur la conversion des processus illustre bien cela. Il s’agit de passer du modèle de Pierre qui décide seul – « je m’en vais à la pêche » et les autres ne font que le suivre « nous aussi, nous allons avec toi », ils passent la nuit à ne rien prendre – au modèle de l’écoute de la voix du Christ qui leur dit « Jetez les filets », qui implique de décider et agir dans une obéissance confiante à ce qui a été discerné comme un appel de l’Esprit « jetez ensemble les filets », une manière de porter et vivre ensemble la mission, et alors le poisson est donné en surabondance. Chacun selon son rôle, sa vocation, son charisme comme on le voit dans ce texte. Pierre a besoin de la parole de Jean « c’est le Seigneur » pour reconnaitre son Seigneur et tous les autres contribuent à ramasser les filets pleins de poissons.
Telle est l’Église synodale que nous avons vécu dans la deuxième session du synode autour de nos tables-rondes dans laquelle nous avons tous besoin les uns des autres, nous prenons conscience que nous sommes foncièrement interdépendants et appelés à vivre entre nous et avec les autres un « échange de dons » basé sur la réciprocité. Une Église synodale est une Église de l’écoute et une Église apprenante dans laquelle tout le monde a quelque chose à donner et quelque chose à recevoir.
Même le Pape qui préside le synode comme le Pape François l’a bien exprimé dans son discours de conclusion : « pour moi, Évêque de Rome, en convoquant l’Église de Dieu en Synode, j’étais conscient d’avoir besoin de vous, Évêques et témoins du chemin synodal : merci ! Même l’Évêque de Rome, je me le rappelle à moi-même, souvent, et à vous aussi, a besoin de d’exercer l’écoute, ou plutôt veut exercer l’écoute, pour pouvoir répondre à la Parole qui chaque jour lui répète : « Confirmes tes frères …. Pais mes brebis ». Si le Document final affirme que « l’autorité de l’évêque, du Collège épiscopal et de l’Évêque de Rome en matière de prise de décision est inviolable » (§92), il affirme aussi qu’elle « ne peut ignorer une direction qui émerge d’un discernement approprié au sein d’un processus consultatif » (§92).
A partir de là le Document insiste sur l’importance de mettre en œuvre de nouvelles pratiques fondamentales de transparence, rendre compte et évaluation. Et pour cela des mesures concrètes sont proposées, notamment : la mise en œuvre des différents conseils ou organismes de participation qui devraient d’ailleurs être rendus obligatoires comme le conseil paroissial, mais aussi parmi les recommandations décrites : le « fonctionnement effectif des conseils financiers » (§102), la « participation effective du Peuple de Dieu à la planification pastorale et financière » (§102), l' »évaluation périodique de tous les ministères et rôles dans l’Église » (§102)
L’enjeu de la formation pour une Église synodale
Tout un chapitre, le dernier, est dédié à la formation qui est apparue de plus en plus comme un enjeu clé pour vivre l’Église synodale. La perspective est de former un peuple de disciples missionnaires. La vision qui est émerge est celle d’une formation intégrale et permanente pour tous. « Au long du processus synodal, de toutes parts, une des demandes qui a émergé avec le plus de force est que la formation soit intégrale, continue et partagée. Son but n’est pas seulement l’acquisition de connaissances théoriques, mais la promotion de capacités d’ouverture et de rencontre, de partage et de collaboration, de réflexion et de discernement en commun, de lecture théologique des expériences concrètes. Elle doit donc interpeller toutes les dimensions de la personne (intellectuelle, affective, relationnelle et spirituelle) et comprendre des expériences concrètes accompagnées correctement. (§143).
La formation synodale doit être construite sur trois principes clés : « communion (échange de dons entre différentes vocations), mission (préparation au service), et participation (développement de la coresponsabilité) » (§147). Cette approche exige de changer nos pédagogies de formation pour les rendre plus participatives, expérientielles et contextuelles en prenant davantage en compte les cultures locales. C’est un immense chantier qui nécessite d’investir particulièrement sur la formation de formateurs et facilitateurs. Cela implique aussi de repenser comme l’un des dix groupes d’études ici de la première session s’y attelle, la formation des futurs prêtres en développant des modèles de formation en commun entre séminaristes, consacrés et laïcs.
A noter que le Document souligne particulièrement le rôle de la famille comme « lieu privilégié où nous apprenons à vivre la richesse des relations entre personnes » (§35), car d’une certaine manière la famille est la première école de synodalité. Nous sommes ainsi invités à redécouvrir la dimension de l’Église domestique qu’est la famille et valoriser davantage y compris en Occident cette grande richesse vécue dans de nombreuses Églises d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine des petites communautés ou fraternité chrétiennes qui nous donne de vivre cette fraternité synodale en Christ à taille humaine.
Un fruit majeur : l’élan œcuménique
Enfin je voudrais évoquer l’une des dimensions les plus significatives du Synode qui est celle de l’œcuménisme. Parce que « Le baptême est le fondement à la fois de la synodalité et de l’œcuménisme » (§23), le chemin synodal est un chemin intrinsèquement œcuménique.
Tout au long du processus s’est renforcé l’appel à aller plus loin sur le chemin de la recherche de l’unité des chrétiens. L’Assemblée a d’ailleurs souligné les progrès significatifs accomplis dans les relations œcuméniques au cours des soixante dernières années et s’est trouvée particulièrement enrichie par la participation de 16 délégués fraternels d’autres traditions chrétiennes (quatre de plus que lors de la première session) tant orthodoxes que protestantes.
Ce cheminement œcuménique a d’ailleurs été particulièrement marqué par l’expérience forte des deux veillées de prière œcuménique. L’an dernier sur la Place St Pierre, la prière Together à la veille de l’ouverture de la première session, rassemblant des chrétiens de toutes confessions autour du Pape et des autres leaders des différentes Églises. Et cette année sur le lieu du martyr de Pierre, le 11 octobre pour célébrer le jour anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II en 1962 et les 60 ans de la publication du Décret sur l’Eglise Lumen Gentium et de celui sur l’œcuménisme Unitatis Redintegratio. Ce temps de prière ensemble ouvert par une procession depuis la salle synodale conduite par des enfants entourant la plus jeune déléguée portant le livre de la Parole de Dieu suivie du Pape François en chaise roulante avec tous les délégués fraternels puis l’ensemble des participants au synode a donné à voir cette Église pèlerine qui se laisse conduire par le Souffle de l’Esprit en s’ancrant dans la prière appelée à être « signe et instrument de l’union intime avec Dieu et de l’unité du genre humain » (LG1).
Ainsi le Document Final du synode a conduit à réaffirmer fortement l’engagement de l’Église catholique à poursuivre et à intensifier le cheminement œcuménique avec les autres chrétiens, en saluant avec joie et gratitude les progrès des relations œcuméniques au cours des soixante dernières années, et en appelant à aller plus loin pour progresser vers la pleine communion, grâce à la réception des fruits du cheminement œcuménique dans les pratiques ecclésiales. L’Assemblée appelle ainsi à développer des pratiques synodales œcuméniques, y compris la consultation et le discernement conjoints sur des préoccupations communes, suggérant la possibilité d’un synode œcuménique sur l’évangélisation. Il est à espérer que ces fruits œcuméniques vécus dans l’assemblée se déploient dans les Églises locales. Tous s’accordent à dire que nous sommes entrés dans une nouvelle étape du mouvement œcuménique.
Apprendre à vivre l’unité dans la diversité
En conclusion, je voudrais souligner combien l’axe central de ce synode est celui de l’apprentissage d’une manière de penser et vivre l’unité dans la diversité. L’expérience d’un synode des Évêques avec des participants aussi divers venus de tous les pays est avant tout une expérience forte de la catholicité de l’Église. Nous avons expérimenté combien la diversité, notamment culturelle, quand on cherche à l’écouter et l’accueillir avec humilité et bienveillance n’est pas un obstacle mais une richesse qui vient élargir, questionner et stimuler notre point de vue.
La synodalité requiert des cœurs ouverts et humbles prêts à se laisser toucher et interroger par les autres. Personne tout seul ne détient la vérité. Personne ne peut comprendre et exprimer la richesse du message évangélique à lui seul. La diversité qui s’exprime à travers « différents peuples et langues, vocations multiples et charismes, héritages théologiques et spirituels distincts » (§38) est et peut être un chemin vers l’unité quand nous osons la nommer et affronter les tensions de manière générative. L’image de l’orchestre évoquée dans le Document Final en écho illustre parfaitement cette réalité : « la variété des instruments est nécessaire pour donner vie à la beauté et à l’harmonie de la musique » (§42). Cette métaphore souligne comment la diversité, loin d’être un obstacle, enrichit l’unité de l’Église. Telle est in fine l’expérience profonde de ce synode.
Et en vivant cela nous avons compris davantage combien le processus synodal offre un modèle pour la société dans son ensemble, il est aussi un message pour le monde. Dans un contexte global marqué par les crises et les conflits, l’expérience synodale offre un modèle de dialogue et de discernement commun. « Pratiqué avec humilité, le style synodal permet à l’Église d’être une voix prophétique dans le monde d’aujourd’hui » (§47). La volonté d’écouter tous, particulièrement les pauvres, « contraste fortement avec un monde où la concentration du pouvoir tend à ignorer les pauvres, les marginalisés, les minorités et la terre, notre maison commune » (§48).
En conclusion, un appel à la coresponsabilité
La transformation initiée par ce processus synodal ne fait que commencer. Sa réussite dépendra de la capacité de l’Église à mettre en œuvre concrètement les changements proposés, particulièrement au niveau local, car « sans changements concrets à court terme, la vision d’une Église synodale ne sera pas crédible » (§94). L’enjeu est désormais de transformer ces orientations en pratiques concrètes qui permettront à l’Église de mieux répondre aux défis du monde contemporain tout en restant fidèle à sa mission fondamentale. Cela dépend de l’implication de chacun car la synodalité commence en nous et avec chacun d’entre nous. Nous avons tous un rôle à jouer pour cette transformation synodale, nous en sommes coresponsables. A chacun de discerner comment il peut être un missionnaire de la synodalité et promouvoir cette nouvelle manière d’être Église à laquelle nous aspirons tous, une Église de la fraternité où tous sont écoutés, reconnus, valorisés et contribuent à l’œuvre commune de l’évangélisation et du service d’un monde en quête d’espérance.
Sr Nathalie Becquart