Voici bientôt 9 ans que je vis au Cameroun, pays très attachant bien que traversé par des problèmes et des souffrances qui touchent beaucoup de personnes. Envoyée dans ce pays à 78 ans, j’avais reçu comme mission de continuer en Afrique le travail du Réseau Afrique Europe Foi et Justice que je quittais en France. Ce Réseau travaille à partir du plaidoyer sur des injustices structurelles, comme le foncier avec l’acquisition des terres à grande échelle, ou encore comme la lutte contre les faux médicaments qui, d’après les spécialistes, entraînent des profits encore plus importants que le trafic de drogues.

Que peut bien faire le plaidoyer devant de telles questions ? En principe, il s’agit d’atteindre les décideurs – et il y en a toute une chaîne – pour leur faire prendre conscience des dégâts causés par leurs décisions. Il y a aussi les victimes qui ont besoin de comprendre qu’elles ont en mains une partie du pouvoir de réagir, de défendre leurs droits, de s’organiser… « Dire non ensemble », c’est l’objectif poursuivi. Devant une telle tâche, il est difficile de pavoiser en présentant des résultats. Dans des situations si difficiles, ce qui fait tenir et même parfois obtenir certains progrès, c’est la conviction et le courage de toutes les personnes qui s’engagent dans ce combat, et que nous appelons les résistants. Elles manifestent qu’un autre monde est possible et que le Royaume est déjà là, même s’il est encore en miniature.

La clameur lancée par Laudato Si et par d’autres Cop 21, 22, 23 ouvre encore un nouveau et immense chantier de justice sociale. Au fil de la recherche de documents et de l’étude de ces questions, j’ai découvert beaucoup d’initiatives, de plus ou moins grande importance, prises au Cameroun ou ailleurs pour entrer dans ce combat en faveur de l’environnement et du climat. Nous pourrions les rejoindre ou nous en inspirer.

Cherchant Dieu déjà au travail dans toutes ces réalités et qui appelle à agir avec lui, j’essaie, avec la Commission  qui partage ce combat, d’entreprendre des actions simples proportionnées à nos capacités. Par exemple pour commencer, nous envisageons des actions auprès des enfants des écoles et aussi du grand public, pour les sensibiliser à la question des déchets qui envahissent leur milieu de vie et qui mettent leur santé en danger.  Ensuite, scrutant notre environnement, nous verrons comment élargir progressivement notre plaidoyer pour la sauvegarde de la planète.

Annie