Le temps des vœux temporaires

A la fin du noviciat, celles qui le désirent demandent à s’engager à la suite du Christ, à la Xavière.

Elles prononcent pour un an des premiers vœux de pauvreté, chasteté dans le célibat et obéissance. Ceux-ci seront renouvelables tous les deux ans, durant neuf ans maximum.

Vivre chaste dans le célibat, c’est renoncer à la vie de couple et à la maternité mais pas à être femme. Je suis invitée à me laisser élargir le cœur par Dieu lui-même pour pouvoir accueillir tous les autres comme lui, pour être disponible à tous comme lui.

Vivre pauvre, c’est m’abandonner à Dieu et aux autres dans la confiance. Je m’engage à mettre tout en commun, ce que j’ai et ce que je suis et à le partager avec la communauté et avec les autres. Je veux signifier que ma seule richesse, c’est le Christ.

Vivre l’obéissance, c’est m’engager à suivre le Christ accomplissant la volonté du Père, en cherchant et discernant avec les supérieures quelle est la meilleure manière de le servir. Je m’engage aussi à être disponible pour toute mission qui me sera confiée.

Claire

Elles reçoivent la croix des xavières.

De la profession temporaire à la profession perpétuelle, s’ouvre une nouvelle étape. C’est le moment de faire passer les découvertes et les transformations du noviciat à l’épreuve du réel et de laisser sa vie s’unifier sous la Parole de Dieu et le travail de l’Esprit Saint.

Les jeunes professes éprouvent dans la vie communautaire et dans diverses activités (profession, études, insertions apostoliques…) l’attachement au Christ selon la manière de le vivre à la Xavière. Elles se retrouvent lors de sessions de Jeunes Professes en France ou en Afrique.

Être jeune professe, c’est apprendre à entrer dans le corps apostolique de la Xavière et par là devenir missionnaire du Christ Jésus.

La Xavière est cette famille religieuse au sein de laquelle Dieu m’appelle à sa suite. Le temps de la profession temporaire me permet de mieux connaître et aimer cette famille en tissant des liens avec chacune, spécialement avec celles de la communauté où je vis. Vivre ensemble, de nationalités, cultures, tempéraments différents, sans s’être choisies est vraiment « le miracle des miracles ». Ce qui rend possible ce miracle est la conviction que chacune de nous est appelée par le Christ et c’est encore Lui qui nous tient ensemble : « Membre d’une même famille avec des liens si forts que seul le Christ a tissés », disait notre fondatrice, Claire Monestès.

La Xavière est un corps apostolique. Je suis donc appelée pour être envoyée. J’avoue que c’est avec crainte et tremblement que je dis cela. En effet, lorsque j’ai entendu l’appel du Christ à le suivre dans sa mission, à peiner avec lui pour « gagner des âmes », j’avais senti à la fois un grand attrait et en même temps j’étais toute bouleversée parce que je ne voyais pas comment dans ma petitesse, je pouvais l’aider à « gagner des âmes ».

J’ai osé néanmoins faire le pas en disant ceci au Christ : « je ne sais pas si je pourrais t’aider à gagner des âmes. Mais je suis décidée à t’aider à en gagner une, mon âme ». Quel que soit l’activité apostolique que j’ai eue (visite des malades, catéchèse, apprendre aux autres à prier à la manière ignacienne, les études aussi bien profanes que théologiques), je vis cela dans cette dynamique d’être toute donnée à Dieu.

La force pour accomplir ces missions qui me sont confiées, je la trouve principalement dans le vœu d’obéissance. J’y découvre la force extraordinaire de ce petit mot : « oui ». Lorsque je dis oui, ce n’est plus moi, Noëlie, qui agit mais c’est le Christ qui agit en moi. Avec ce oui, même si «tout dépasse mon courage, rien ne dépasse la grâce du Christ» (Claire Monestès).

Noëlie