Comme nos contemporains, la question de l’Europe nous habite, avec une interrogation de fond dont les réponses sont multiples : comment vivre cette dimension européenne ?

Avec d’autres xavières, Denise a participé  à la 92e session des Semaines sociales de France, qui s’est tenue à Paris les 18 et 19 novembre  2017. Elle nous partage ses premières impressions.

J’en reviens plus « européenne ». J’ai beaucoup appris sur notre continent par les intervenants qui se sont succédé à l’estrade. Dès la première conférence, nous étions plongés dans le déroulement de l’histoire de l’Europe à son démarrage en 1946, à la sortie de la 2e guerre mondiale. L’état du monde n’était pas celui que nous connaissons aujourd’hui. La France et l’Angleterre étaient alors considérées comme de grandes puissances autocentrées.

Aujourd’hui, nous ne pouvons plus penser que nous sommes au centre du monde : nous devenons de plus en plus petits face aux nouvelles puissances qui nous dépassent en démographie, en économie, en dynamisme… Cette relecture nous a permis de découvrir que tous les pays européens regroupés peuvent se comprendre comme puissance de valeurs. Nous avons été mis face à nos responsabilités vis-à-vis de ce que l’Europe porte de spécifique pour le devenir mondial.

Il nous a été donné de réaliser à quel point le projet européen a été tenu éloigné du simple citoyen, de la France profonde, laissant les plus faibles d’entre nous loin de toute information, de tout débat.

J’ai vraiment perçu que bien des difficultés aujourd’hui pour constituer l’Europe viennent du fait que nous ne sommes pas arrivés à les surmonter au fur et à mesure ; nous n’avons pas su évoluer ; nous n’avons pas assez compris que l’Europe complète nos identités nationales respectives ; nous avons eu peur.

J’ai aussi été profondément rejointe par ce qui s’est dit autour de l’hospitalité vécue comme source d’enrichissement mutuel, de transformation.

Nous avons aussi vécu des moments forts de perception commune. Par exemple, quand nous avons été entrainés à chanter tous ensemble des chants bien connus de différents répertoires des nombreux pays européens représentés parmi nous. Belle expérience d’où nous sommes sortis dilatés et reconnaissants.