Chaque dimanche de l’Avent, Geneviève Roux proposera une méditation priante en lien avec l’évangile du jour.

Cette première semaine, c’est une œuvre de Mireille Latty qui a été choisie pour faire écho à la demande insistante du Christ : « Veillez ».

« Prenez garde, restez éveillés : car vous ne savez pas quand ce sera le moment.
C’est comme un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et demandé au portier de veiller. Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin ; s’il arrive à l’improviste, il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis.
Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! » (Mc 13,33-37)

Je regarde le tableau

C’est d’abord la palette des couleurs qui me retient : des ocres et du vert dans le haut, du noir en bas et du bleu sombre sur la droite. Puis, trois touches d’orange, deux de bleu ciel, un doux vert amande et deux taches de lumière. Sur la gauche, une bande de gris.

Au milieu de l’image à gauche, l’esquisse d’un grand visage, comme une icône. Il est tourné vers moi et me regarde. A n’en pas douter c’est le Christ, celui d’André Roublev peut-être.

En bas, une foule de personnages.

Au premier plan des silhouettes d’hommes et de femmes, comme des ombres chinoises, habillés de pantalons et de vestes ou de longues robes féminines. L’un d’eux porte un chapeau. Ils sont en mouvement, bien éveillés semble-t-il. Comme des promeneurs dans les rues de la ville la nuit. Ils viennent vers nous.

Derrière eux à droite la masse bleu nuit de silhouettes un peu floues dans le même mouvement semble-t-il. Puis, à droite, la tache de lumière de personnages aux couleurs d’arc en ciel. Se dirigent-ils vers la figure du Christ, à contre sens de tous les autres ?

Je médite

« Prenez garde, restez éveillés ; vous ne savez pas quand ce sera le moment. »

Tous ceux-là sont bien éveillés, debout, en marche dans la nuit ou au matin. Mais que cherchent-ils ?

L’Évangile nous dit que « l’homme parti en voyage a donné tout pouvoir à ses serviteurs, a fixé à chacun son travail, et demandé au portier de veiller ».

Dans cette foule, qui a conscience d’avoir reçu la charge de travailler et de veiller ? Dans l’incertitude de ce monde c’est une grande lumière que de se savoir « chargé de mission ».
Les personnages orange, bleu ciel et vert tendre sont-ils de ceux-là ? A partir de leur groupe une nuée verte semble s’élever : vert de la vie, couleur de l’espérance. Leur travail est peut-être tout simplement de nettoyer les ombres et de révéler l’espérance qui habite le cœur de chaque humain, au plus secret, là où l’a déposée le Créateur.

Je prie

Et moi Seigneur, où suis-je ?
En ce début d’Avent est-ce que je fais partie des promeneurs au chemin hasardeux ?
Est-ce que j’attends le retour du maitre en veillant pour faire reculer l’ombre et révéler l’espérance qu’il a déposée dans les cœurs?

Oui ! Seigneur Jésus, en ce temps de l’Avent, donne-moi de veiller pour l’Espérance.