Une antenne de Talitha Kum, réseau mondial pour mettre fin à la traite des personnes, est née le 18 février 2021 en Côte d’Ivoire. Danièle Rozière nous en dit plus.

Depuis début 2019, nous l’avons conçue, préparée, présentée à la Conférences des Supérieur(e)s Majeur(e)s de Côte d’Ivoire en juillet 2020, reportée à cause des élections présidentielles d’octobre… Elle a pu enfin se dérouler en février 2021, malgré la pandémie ! Il s’agit de la session nationale de sensibilisation et formation du Réseau Talitha Kum en Côte d’Ivoire. Oui, l’antenne de TALITHA KUM CI, réseau mondial pour mettre fin à la traite des personnes, est née le 18 février 2021, au Centre d’accueil des Frères mineurs Capucins, à Angré (Abidjan).

Dix-sept participants, de quinze instituts religieux, une formatrice, Sœur Yvonne Bambara, de Notre-Dame de la Charité du Bon Pasteur, nouvelle responsable de Talitha Kum-Afrique, venue de Bobo Dioulasso (Burkina Faso). Durant ces trois jours, nous avons approfondi les réalités très diverses et les causes de la traite, des enfants et des femmes surtout : enfants vendus, femmes qui se retrouvent misérables, esclaves dans un pays lointain, alors qu’elles cherchaient à subvenir aux besoins de leur famille, migrants arrêtés en cours de route et maltraités, exploités, commerce d’organes humains… j’en passe ! De nombreux films, brefs ou plus longs, ont illustré cette réflexion. C’était le premier jour !

Le deuxième jour, nous avons mieux découvert le rôle des Consacrés face à ce défi, à partir de la réflexion, de l’engagement et de l’expérience du Réseau Talitha Kum initié par l’Union Internationale des Supérieures Générales (UISG) il y a 20 ans ! Le Bureau se trouve à Rome. Après un bref historique, nous avons amorcé un Plan Stratégique pour un an : février 2021-février 2022.

Le troisième jour, nous avons été filmés par un journaliste de la Radio-Télévision- Ivoirienne (RTI) tandis que nous regardions la projection de la pensée et des écrits de notre pape François sur ce sujet de la traite qui lui tient à cœur. Nous avons eu aussi deux passages de la Radio Nationale Catholique (RNC) pour une émission catholique du dimanche et pour Radio Vatican.

Notre programmation cible la prévention primaire :
– une série de visites aux autorités religieuses et civiles (autorités civiles, nombreuses à contacter surtout à l’intérieur du pays), pour enraciner le Réseau,
– des séances de sensibilisation en paroisse, ou en milieu scolaire ou autre milieu qui se présente à nous (films ou conférences/ débats)

En cas de rencontres avec des jeunes en instance de départ en migration illégale, la prévention secondaire propose des moyens pour mettre en garde, soutenir dans le pays de destination, des conseils de prudence, afin d’éviter le pire : adresses sur place, vérification du sérieux de l’offre, réserve d’argent au pays de départ, ne pas se démunir du passeport, etc… L’expérience des uns peut mettre en garde les autres, même s’ils ne veulent vraiment pas renoncer à leur projet.

La prévention tertiaire concerne l’accueil des victimes qui ont pu revenir dans leur pays : écoute, soutien matériel, moral et psychologique… C’est surtout dans ces domaines que nous aurons à agir en réseaux, mais aux autres niveaux aussi. Seules, nous ne pouvons pas grand-chose et de bonnes paroles ne suffisent pas, il faut des actes : soutien immédiat (Caritas), logement (centres d’accueil), formation scolaire ou professionnelle,… pour rebâtir un avenir.

Pour terminer ce plan annuel, nous envisageons l’organisation de la Journée mondiale de la prière, lors de la Sainte Bakhita, le 8 février 2022. Les congés scolaires, nous permettront d’envisager notre prochaine assemblée générale. Les perspectives d’action ne manquent pas…

L’ambiance de la session a été très bonne, fraternelle (c’est l’avantage d’un petit groupe !) un cadre calme et agréable, une formatrice compétente, simple, souple mais ferme, un contenu consistant, une méthode participative et très vivante grâce aux projections de documentaires ou films. Les participants sont repartis dynamisés et heureux, malgré la lourdeur des réalités abordées. De mon côté, mes attentes n’ont vraiment pas été déçues. Et je me sens soulagée par la création d’un bureau composé de membres de plusieurs instituts : une sœur Notre-Dame des Apôtres, une xavière, un frère Capucin, 2 sœurs Notre-Dame de la Paix, une sœur Notre-Dame du Calvaire et une sœur Notre-Dame Consolatrice.

les participants à la session 2021
quelques membres du Bureau