Retrouvez ici les méditations priantes des 31 juillet et 1er août 2021 du rassemblement « Aux sources de la joie ».

Samedi 31 juillet

Les Noces de Cana

Les Noces de Cana sont un évangile bien connu où le Christ change de l’eau en vin à un mariage en Galilée. Ce texte était important pour notre fondatrice Claire Monestès qui disait que nous devons jouer le rôle de la sainte Vierge auprès des âmes, en faisant le lien entre eux et l’Église. Geneviève Roux, xavière, présente une méditation de ce texte illustré par l’évangéliaire d’Egbert (Xe siècle).

Priez avec cette vidéo.

Dimanche 1er août

Jn 4, 1-30 : Jésus et la Samaritaine

Les pharisiens avaient entendu dire que Jésus faisait plus de disciples que Jean et qu’il en baptisait davantage. Jésus lui-même en eut connaissance. – À vrai dire, ce n’était pas Jésus en personne qui baptisait, mais ses disciples. Dès lors, il quitta la Judée pour retourner en Galilée. Or, il lui fallait traverser la Samarie. Il arrive donc à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph. Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source. C’était la sixième heure, environ midi. Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. » – En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter des provisions. La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains. Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. » Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où as-tu donc cette eau vive ? Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? » Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ; mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. » La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. » Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. » La femme répliqua : « Je n’ai pas de mari. » Jésus reprit : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari : des maris, tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ; là, tu dis vrai. » La femme lui dit : « Seigneur, je vois que tu es un prophète !… Eh bien ! Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. » Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. » La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. » Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle. » À ce moment-là, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : « Que cherches-tu ? » ou bien : « Pourquoi parles-tu avec elle ? » La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens : « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? » Ils sortirent de la ville, et ils se dirigeaient vers lui.

Prier avec ce texte

Après avoir lu le texte, laisser remonter l’histoire à la mémoire et m’arrêter sur quelques détails qui peuvent attirer mon attention :
– Jésus traverse la Samarie pour se rendre de Judée en Galilée, ce n’est pas la route normale, Jésus fait ce détour de manière intentionnelle.
– Le puits est un lieu de rencontre habituel. Mais l’heure n’est pas habituelle, on ne vient pas puiser à l’heure la plus chaude du jour.
– Un homme juif ne parle pas à une femme en public et encore moins si elle est samaritaine. Jésus passe donc outre deux interdits.

Imaginer la scène pour fixer notre attention.

Demander à l’Esprit Saint d’ouvrir mon cœur et mon intelligence pour que cette parole éclaire ma vie aujourd’hui.
Demander la grâce de me laisser conduire sur un chemin de vérité.

« Donne-moi à boire » : c’est Jésus qui ouvre la conversation par une demande normale, puisqu’il a soif, mais qui étonne la femme.
« Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit donne-moi à boire, c’est toi qui aurais demandé et il t’aurait donné de l’eau vive ». Celui qui demande, Jésus, devient celui qui propose, et celle qui devait donner devient celle qui désire recevoir « donne-moi de cette eau… ».
Je reçois pour moi ces paroles. Je m’interroge sur mes soifs, sur ma façon de les étancher. Quel est ce don que Dieu ne cesse de vouloir me donner ?

L’eau vive que Jésus offre à la Samaritaine, c’est un regard de vérité sur son existence, un regard qui ne juge pas mais qui vient visiter le lieu qui fait mal. « Va, appelle ton mari et revient ici ». La femme ne s’esquive pas mais ne va pas au fond de sa vérité : « je n’ai pas de mari ».
Pensant que Jésus est un prophète, la femme glisse la conversation sur le sujet de la religion. Et Jésus accepte cet écart mais l’invite à aller plus profond : « …les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ». Adorer n’est pas une question de lieu, mais une attitude, une qualité d’être, de vérité devant Dieu.
Je me laisse inviter à descendre à l’intérieur en moi pour y rencontrer la présence de Dieu. Le Père est là dans le secret. Je le laisse me révéler la vérité de mon être, et qui je suis pour lui.

La femme pressent qu’elle a devant lui plus qu’un simple prophète : « Je sais qu’un Messie doit venir… », et Jésus peut se révéler à elle : « Je le suis, moi qui te parle ».
La samaritaine devient alors « apôtre », elle devient la source porteuse de la bonne nouvelle qui a bouleversé son existence. Elle n’a plus besoin de sa cruche, la parole de Jésus se réalise : « l’eau vive que je lui donnerai deviendra en lui source de vie éternelle ».
« Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? ». Elle a découvert que sa pauvre vie était le lieu où se révélait le mieux la miséricorde du Père.

Je laisse le Père me dire qu’il m’aime tel que je suis, qu’il m’aime le plus là où j’ai besoin d’être visité et guéri, qu’il verse son amour là où je suis le plus blessé. Je peux lui demander de me faire comprendre que mon péché, ma misère peuvent être le lieu où se révèle le mieux son amour et sa miséricorde infinie.

Je termine ce temps de prière en recueillant ce que j’ai reçu, j’en parle au Père ou au Christ très simplement pour le remercier ou lui demander une aide ou lui poser mes questions.

Pistes inspirées de Claude Rault, « Jésus, l’homme de la rencontre », Chemin de Dialogue.