La commission « Laudato si » de La Xavière a proposé aux xavières un voyage à travers le monde de l’eau en 5 escales. Aurélie, membre de l’équipe, présente ce parcours et les fruits qu’ont recueilli les participantes.
Après une vision générale sur l’enjeu planétaire de l’eau, nous avons approfondi les inégalités d’accès à l’eau et les conflits qui y sont associés. Ensuite, nous nous sommes posées dans notre quotidien, questionnant nos gestes et nos habitudes, et nous ouvrant à des astuces pour économiser l’eau sans complexité. Nous sommes ensuite reparties à la découverte de la pollution par le plastique avant d’aborder la question de la montée des eaux.
Comme tout voyage, celui-ci nous a changées.
Oui, l’eau est un don immense ! Prenons le temps de nous arrêter pour le contempler, et pour en rendre grâce !
Oui, ce don est menacé par nos comportements, nos non-changements face aux interpellations liées aux défis climatiques.
Oui, de nombreux frères et sœurs à travers le monde sont menacés à cause de problèmes liés à l’eau, et cela commence chez nous, quel que soit notre lieu de vie. Prenons le temps d’observer. Des champs asséchés aux maisons inondées, une souffrance réelle habitent bien des cœurs.
Au fil des thèmes chacune a pu être touchée par l’une ou l’autre découverte, telle que :
- Les habitants des îles Kiribati pourraient devenir apatrides du fait de la possible disparition totale de leurs terres.
- Les habitants de nombreuses villes côtières dont de nombreuses capitales pourraient avoir les pieds dans l’eau d’ici quelques années.
- Les réfugiés climatiques ne fuiront pas seulement ces zones inondées mais aussi des zones devenues arides, avec 4 milliards d’individus soumis à un stress hydrique d’ici 2025, contre 400 millions en 1995.Cela touche tous les continents, sauf le« 7ème continent » constitué de déchets plastiques situé au nord-est de l’océan Pacifique et grand comme 3 fois la France métropolitaine…
En communauté, nous avons pris le temps d’écouter, de réfléchir, de prier.
Personnellement j’aime bien l’idée du mousseur placé sur le robinet qui réduit le débit, mais ce n’est pas adapté à mon quotidien à N’Djamena au Tchad où je prends 95% de mes douches au seau, faute d’eau ou de débit suffisant au robinet… Par contre, la pollution de l’eau par le plastique vient rejoindre l’urgence face aux déchets plastiques qui jonchent nos rues. Ceux-ci s’infiltrent dans nos nappes phréatiques, vont rejoindre les mers, et servent de nourriture pour de nombreux animaux qui les confondent avec leur nourriture. J’ai été particulièrement marquée par l’image d’un oiseau en décomposition dont le corps est rempli de déchets plastiques. Il paraîtrait que le record actuel serait de 276 morceaux de plastique retrouvés dans un oisillon de 90 centimètres, triste record.
Une décision communautaire issue de nos partages fut celle de réduire notre usage de plastique. Vous allez peut-être me rétorquer que c’est bien gentil, mais que concrètement cela ne va rien résoudre au problème. C’est vrai, nos petits gestes ne pèsent rien face aux grandes sources de pollution et d’exploitation de l’eau et notre monde a besoin de décisions dans les grandes sphères de décision, encore si frileuses, attachées à un pouvoir, sourdes aux cris de notre planète. Et en même temps, c’est faux, car ces décisions peuvent aussi s’oser si chacun à sa place s’engage. C’est à nous d’écouter et de faire remonter ces cris, et d’agir à notre échelle, non pas en tant que prophètes de malheur, mais en porteurs heureux du droit à la vie, à la fraternité, à la paix, porteurs du message de la « destination universelle des biens de la création, l’eau étant l’un de ces biens crées et communs. » (Aqua fons vitae, n°7)