Tout au long de l’Avent, Geneviève Roux nous propose une œuvre d’art en appui de notre méditation. En ce deuxième dimanche, entendons l’appel à préparer le chemin du Seigneur !
« Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur ; tracez droit, dans les terres arides, une route pour notre Dieu.
Que tout ravin soit comblé, que toute montagne et toute colline soient abaissées !
Que les escarpements se changent en plaine, et les sommets, en large vallée ! » (Is 40)
Je regarde la photo
Les arbres qui se détachent sur la crête, dépouillés de leur feuillage, nous disent que c’est l’hiver. Le bleu pâle du ciel est parsemé de fins nuages qui n’empêchent pas le soleil de dessiner l’ombre des broussailles sur le sentier. Celui-ci s’offre à nos pas, à la suite des marcheurs que nous apercevons. Un sentier que l’on suit les yeux baissés, attentifs à ne pas trébucher sur l’une de ces pierres irrégulières et peut-être instables.
L’oblique qui traverse l’image nous dit que la montagne est escarpée et l’éboulis de pierres dans la pente évoque un terrain difficile.
La partie gauche de la photo ouvre le regard sur les collines dans le lointain.
Nous aimons ces sentiers, les grands espaces, l’effort qui nous dynamise.
Et voici qu’Isaïe proclame…
« Que tout ravin soit comblé, que toute montagne et toute colline soient abaissées ! Que les escarpements se changent en plaine, et les sommets, en large vallée ! »
Que deviennent alors nos sentiers escarpés ?
Avec les techniques modernes nous savons tracer des autoroutes à travers les montagnes, au-dessus des ravins, au flanc des hauteurs escarpées.
Au temps de l’Exil à Babylone, les paroles d’Isaïe s’adressent aux exilés d’Israël qui doivent traverser « désert et plaine aride » pour revenir au pays de leurs pères. Le prophète souhaite que le chemin soit aplani pour eux, c’est un désir très concret.
Plusieurs siècles plus tard les évangiles présentent Jean le Baptiste comme un nouvel Isaïe : « C’est lui qui crie dans le désert : préparez les chemins du Seigneur, rendez droits ses sentiers. »
Il ne s’agit plus alors de travaux routiers mais de conversion du cœur. Dans l’Évangile de Luc au chapitre 3 (versets 10-14), il est dit comment aplanir les montagnes et combler les ravins. Il s’agit simplement de partager ses richesses, de pratiquer la justice et de refuser la violence.
Un programme que l’actualité semble rendre impossible, mais qu’il nous faut plus que jamais promouvoir.
Et moi ? Comment changer mon cœur et m’engager sur ce chemin de conversion, seul et avec d’autres ?
Quels appels résonnent pour moi ? Quels gestes concrets puis-je poser, si minimes soient-il pour que s’ouvrent les chemins du Seigneur ?
Ce qui ne m’empêchera pas d’aller marcher sur les chemins de grande randonnée si l’occasion s’en présente !