Heureuse différence

En ce monde globalisé où les différences se heurtent plus qu’elles ne se fécondent, du moins au regard des médias ; dans les sociétés où la différence apparaît dangereuse et où la tentation est parfois de la perdre dans un maelström de mêmitude, nous avons choisi dans ce numéro de Dialogue, d’appeler la différence, heureuse…

Oui heureuse différence que Dieu a voulue dès l’origine, heureuse différence qui oblige à la sortie de soi pour aller à la rencontre de l’autre et du Tout Autre.

Si Dieu mêle nos langages, comme le raconte le récit de Babel, c’est bien pour que nous ne nous enfermions pas dans une tour, qui atteindrait le ciel, mais pour que nous ne renoncions pas à habiter le réel de la terre dans la confrontation féconde avec la langue de l’autre, une confrontation qui nous le fait découvrir comme frère ou sœur.

Ce Dieu qui est l’Unique et nous appelle à l’Un en Lui, nous rejoint dans la diversité de nos chemins pour nous faire entrer dans une communion des différences.

Un défi, majeur pour nos sociétés, car ce qui est en jeu c’est le vivre ensemble, c’est la fraternité qui ne se suffit pas à être sur le fronton de nos mairies en France, ou dans les discours des politiques sur tous les continents.

La fraternité est à nos portes, ces millions de visages qu’on ne peut rejeter parce que différents, de couleur, de langue, de religion… La rencontre est un risque bien sûr, mais n’est-elle pas préférable à l’isolement et à l’indifférence ?

Consentir à s’exposer à l’autre, dans ce que l’on est et l’accueillir tel qu’il est en se laissant déplacer. Reconnaître sa propre différence, nommer celle de l’autre et chacun trouver sa juste place dans la construction de la Maison commune.

Tisser les fils de nos différences, pour en faire la nappe du banquet de la fraternité n’est pas une tâche facile. Cent fois sur le métier il nous faut revenir, pour délier les nœuds de nos relations, apprendre la langue de l’autre, oser une parole, en communauté, en couple, en famille, au travail, jusqu’à s’émerveillerde la différence après s’en être effrayé.

Heureuse différence, entre homme et femme qui enrichit le travail commun, heureuse différence entre générations et entre cultures, lorsque l’on accepte de goûter les saveurs diverses où doux et amer, sucré et salé finissent par se marier harmonieusement, dans un plat unique offert à tous et à toutes.

Colette H.

Sommaire

Édito

  • page 3 : Joëlle F, supérieure générale

A la rencontre de

  • page 5 : Thérèse V. et le CEDIRAA

Dossier : Heureuse différence

  • page 9 : Présentation par Colette H.
  • page 10 : Babel, la porte de Dieu ou de la confusion ? par Solange N.
  • page 13 : Du bruit et des ailes par Mireille B.
  • page 14 : Homme et femme, féconde différence par Danièle Michel et Joseph
  • page 16 : Y-a-t-il un art de vivre les différences ? par Geneviève C.
  • page 19 : Dieu : l’Unique est-il le même ? par Colette H.
  • page 21 : Des différences sous le regard de la vie fraternelle par Géraldine L.
  • page 23 : Un petit accent d’ailleurs par Jiah O.

Sources

  • page 25 : La compagnie des amis de Dieu ou la lecture spirituelle par Françoise A.

Nouvelles des communautés

  • page 28 : A Nice. Un autre style de vie
  • page 29 : A Hambourg. « Hamburg bekennt Farbe »
  • page 30 : A Yaoundé. Portes ouvertes
  • page 31 : A Montréal. Un chemin d’inculturation
  • page 32 : A Aix. Dans le soleil et la lumière de la Provence
  • page 33 : A Abidjan-Abobo. Bâtir un monde meilleur

Création

  • page 34 : La photo ou l’art de raconter une histoire par Véronique R.
  • page 35 : Informations