Quand on est appelé à la vie religieuse apostolique, on sait que c’est pour être envoyé en communauté et en mission. Pour ma part, je peux dire qu’avant d’être envoyée en mission comme responsable de l’équipe d’aumônerie de la maison médicale Jeanne Garnier (Paris), j’ai entendu plusieurs appels.

Tout d’abord, un appel simple, lors d’une messe dominicale : « l’équipe d’aumônerie de l’hôpital cherche des bénévoles pour porter la communion aux personnes malades le dimanche matin une fois par mois ». Et me voilà embarquée dans cette aventure où le Christ attendait de moi davantage ! Ensuite, il y a eu un appel de la congrégation à toutes pour la responsabilité d’une aumônerie d’hôpital en Province. Quitter mon travail d’archéologue et commencer un autre métier en lien avec l’Église… quelque chose de neuf, de fou… cela rejoignait en moi ce désir fort de la suite du Christ et je savais que ce serait portée par tout le Corps de la Xavière. Quatre ans plus tard, la supérieure générale m’a appelé à prendre la responsabilité de l’aumônerie de Jeanne Garnier : je l’ai accepté avec toujours ce sentiment de nouveauté et de « folie ».

En ce lieu où l’on fréquente au quotidien des personnes dont la santé prend un tournant significatif, et le plus souvent où la vie prend fin, il s’est agi tout d’abord, avec l’aide de tous ceux qui s’y investissent, de prendre la mesure de la mission : être à l’écoute de tous, personnes malades, familles, bénévoles, soignants… être à l’écoute et oser parfois une parole pour avancer ensemble sur le chemin, offrir le partage de la Parole de Dieu, proposer de vivre un sacrement… A travers chaque rencontre, c’est être témoin d’un essentiel dans la vie d’une personne ; c’est être finalement à l’écoute du travail de l’Esprit dans la vie de chacun.

Être au cœur de la fragilité, de la vulnérabilité de toute humanité, rend parfois le chemin difficile. Et il y a des jours où avancer est plus laborieux. Combien de fois, je me rends compte qu’occupée par d’autres pensées ou tout simplement fatiguée, je n’ai pas vraiment été à l’écoute de ce soignant, de cette bénévole, de cette personne qui avait besoin de me partager une partie de ce qu’il vit… et que tout simplement, j’ai été à distance du Christ qui m’invite à prendre soin de lui.

Être envoyée me permet de durer en ce lieu, d’y revenir chaque jour, pour témoigner de cette espérance que chacun est aimé de Dieu tel qu’il est. Ma présence dépasse simplement ce que je suis. Je suis là envoyée par la Xavière pour être ce témoin qu’en toute vie, Dieu est présent, parfois silencieux ou discret, mais en travail ! Et cela me réjouit.

En toute vie le silence dit Dieu, tout ce qui est tressaille d’être à lui !
Soyez la voix du silence en travail, couvez la vie, c’est elle qui loue Dieu !

Patrice de la Tour du Pin

 

Chantal