Depuis 4 ans j’anime avec Bruno, bénévole, un atelier artistique dans le cadre du Secours Catholique. L’art est un moyen extraordinaire de donner la parole aux personnes en grande précarité.
Nous avons exploré avec eux plusieurs modes d’expression : la peinture, la sculpture, la photo, la mosaïque, la poésie, en faisant intervenir des artistes du quartier ou en allant dans leur atelier. Nous avons visité plusieurs musées : Le Louvre, le Quai Branly, le musée Grévin avec une animation proposée par le musée lui-même et pas mal d’expositions comme celle du Street art à la maison des arts de Créteil. Plusieurs sont inscrits à la médiathèque. Ce sont autant de lieux qui leur permettent de s’ouvrir à la culture, de sortir du ghetto de la rue et de retrouver confiance en eux.
Le dernier atelier en date a été la création des masques. Ils ont représenté leur propre personnage, ce qui nous a amenés à des jeux de rôle. L’aboutissement fut ce spectacle que nous avons joué 3 fois dans 2 salles de la ville de Créteil. « Les Fous D’art Solidaires » (FDS, pied de nez à SDF) sont devenus des militants.
C’est dans l’obscurité de la salle que débutait « Fantômes des rues », poème composé par l’un d’entre eux.
Fantômes de mes rues,
Les as-tu vus ?
Fantômes de la rue,
Vois-tu comment la rue les tue ?
Fantômes qui vivent, invisibles
Souffrant sans bruit, Leur silence est leur souffrance,
Dis-moi la rue, reine des sentiers perdus,
Combien de vies vas-tu tuer ce soir ?
Vous pourrez découvrir quelques extraits dans ce petit film « Les Fous D’art Solidaires se mettent en scène ». Ils donnent eux-mêmes le sens de ce travail d’accompagnement avec l’esprit du Secours Catholique dont le slogan de cette année des 70 ans est « pas à pas mais pas sans toi »
Vous pouvez voir aussi dans Les revues Messages d’octobre et de mars une présentation de notre groupe et le témoignage de Brigitte qui donne l’intérêt de ce travail théâtral.
Pour moi c’est une belle récompense car au départ personne n’y croyait vraiment !
« Les Fous D’art Solidaires » marchent tous vers la lumière ont-ils scandé à la fin du spectacle ! Le public fut leur Lumière mais peut-être est-ce eux qui ont éclairé et changé leur regard !
Marie-Thérèse
