Edwige, Anne et Véronique cheminent vers un engagement pour toujours à La Xavière, prévu l’été prochain. Cette année, elles approfondissent entre autres leur connaissance de Claire Monestès.

Nous venons de vivre la 2ème étape de notre parcours de 3ème an. Nous étions sur les pas de Claire de Marseille à Menton après avoir reçu son journal à la 1ère étape.

Tout au long de mon cheminement à La Xavière, j’ai été marquée par la grande traversée pascale d’où a surgi notre institut. Faire « les pas de Claire » m’a donné de goûter à cette autre facette de notre fondatrice et j’en garde ces mots : « saisie par le Christ ». En effet, dans la nuit obscure qui l’englobait, Claire s’est déployée dans un dynamisme apostolique qui peut surprendre, mais qui n’était en fait que le fruit de cette « saisie du Christ ». Claire disait elle-même : on peut posséder la joie même si on peut ne pas la ressentir.

La deuxième chose à laquelle j’ai goûté, c’est que l’esprit de Claire se déploie en chaque xavière d’une manière unique. Tous les témoignages entendus m’ont encore une fois montré que, oui, la Xavière est vraiment « à facettes » ! Alors, alerte et allègre j’avance dans la confiance!

Edwige

Ah Marseille, tu m’es si chère !

C’est un cadeau de nous avoir proposé de mettre nos pas dans ceux de Claire Monestès et des premières xavières à Marseille.

En sillonnant les rues du sixième arrondissement de la cité phocéenne, je suis d’abord touchée par l’audace missionnaire de Claire et des jeunes femmes qui l’accompagnaient dans le contexte d’après-guerre. Ces femmes, fortes et fragiles à la fois, ont su mêler ordinaire et extraordinaire d’une vie totalement offerte au Christ en réponse à son amour !

J’y reconnais l’œuvre géniale de Dieu, qui donne et se donne et fait toute chose nouvelle en qui ose s’abandonner à lui dans la confiance et l’action de grâce.

Impressionnée, je le suis surtout par tous les projets que ces jeunes femmes ont menés avec succès au service de l’évangélisation des ouvrières, de l’accueil des réfugiés russes… elles en ont rejoint des âmes !

Je reviens enthousiasmée, dynamisée par ce qui m’a été donné de goûter et reste marquée par le précieux héritage de Claire pour Marseille, pour la Xavière, et pour notre monde !

Thérèse, une de nos sœurs, qui a vécu de longues années à Marseille, nous a partagé sa joie d’y être envoyée aujourd’hui. Elle mesure combien la présence de la Xavière dans la cité phocéenne, l’intuition de Claire mise en actes il y a une centaine d’années est toujours féconde aujourd’hui !

En humble héritière de Claire avec toute la Xavière, je rends grâce pour le don de sa vie, et son zèle apostolique. Cela me réconforte et m’encourage à me laisser davantage conduire par le Seigneur, joyeusement remplie de Sa joie.

Peu importe que je sois faible ou forte ; dans la nuit, rien n’empêche de porter du fruit !

Anne

J’aime ce temps où il nous est donné d’entrer plus avant dans l’intimité de Claire, en découvrant par son journal la flamme qui la brûlait, et la forme qu’a pris pour elle la nuit.

Je suis justement frappée de cette nuit, car il me semble que chacun de nous en traverse une,  à un moment ou à un autre de nos vies : quand je regarde autour de moi, que je lis des biographies, que j’écoute mes collègues, je vois bien que la nuit tombe un jour sur toutes les vies, prenant la forme d’une crise, d’un doute profond, d’un effondrement de ce sur quoi nous nous étions bâti notre petite maison… « Le vent a soufflé, les torrents ont dévalé… »: notre maison construite avec tant de « nous-même » s’effondre, et cette destruction met à mal nos images de soi, de Dieu, des autres…

Mais la nuit n’est pas la fin de l’histoire, et n’en indique peut-être qu’un nouveau commencement ! Comme dit le psaume : « mon âme attend le Seigneur plus qu’un veilleur ne guette l’aurore » (Ps 129). Au fil du temps et de combats intérieurs parfois ardus, quelque chose en soi s’abandonne. Claire s’est progressivement livrée à la confiance, et l’arrivée – imprévue ! – de sœurs qui ont voulu faire route avec elle l’a conduite à un décentrement. Sa flamme intérieure, intacte mais purifiée, a pris la forme de la louange.

Je suis heureuse de ce chemin avec Claire, une grande sœur dont je reçois l’héritage de foi et de confiance sur lequel le Seigneur a choisi de bâtir La Xavière : voilà le roc stable sur lequel édifier ma vie !

Véronique