Chaque communauté xavière a déployé créativité et audace pour vivre les offices de la Semaine sainte et dePâques.
Voici un écho du T33, communauté située dans le centre de Paris.

Commençons par quelques photos

La décoration à la chapelle a accompagné les Jours saints : le jeudi, les épis de blé, la cruche, le vin rappelaient la Cène. Le vendredi, la Croix a été vénérée. Le samedi la croix voilée invitait au recueillement.
Le samedi soir, la communauté a vécu une vigile pascale itinérante.

La veillée pascale

Les cierges ont été allumés dans la cour puis les  lectures de l’Ancien Testament ont été proclamées dans divers lieux de la maison. La célébration s’est terminée dans la chapelle, autour de l’annonce de la Résurrection. Témoignage.

« En cette nuit, l’Eglise appelle ses fils et ses filles, répartis dans le monde entier, à se rassembler pour veiller et prier ».

Notre communauté de la rue Tournefort a célébré la victoire du Christ sur la mort au cours d’une vigile pascale « domestique », déployant particulièrement la liturgie de la Parole et le rappel de notre baptême. A travers cette veillée itinérante dans la maison, et par divers gestes sollicitant tous nos sens, nous avons pris goût à ré-entendre les textes rappelant l’histoire de l’Alliance, à l’image des personnes d’une même parenté qui aiment à ré-écouter des récits familiers. Joie ensuite de chanter la gloire de Dieu et des Alléluias dans la chapelle avec nos cierges allumés ! Au milieu de ces temps très tourmentés, célébrer la Résurrection nous appelle particulièrement à être témoins de l’Espérance, notamment en soutenant, de façon créative, les personnes de nos entourages. En fin de veillée, chacune a pris la parole à propos du sens de son baptême aujourd’hui.

« Vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ, Alléluia ! »

Commentaire de l'évangile

Pendant la Vigile pascale, Geneviève Comeau a commenté l’évangile de la Résurrection (Mt 28, 1-10)

Marie de Magdala et l’autre Marie étaient présentes au moment de la crucifixion, puis de l’ensevelissement. Elles avaient suivi Jésus depuis la Galilée. Longue fidélité de ces femmes… Elles ont servi Jésus pendant sa vie, elles ont voulu être près de lui dans sa souffrance et sa mort ; leurs regards n’ont pas quitté son corps supplicié, puis roulé dans un tombeau. Et voilà qu’après le Shabbat, elles retournent vers son tombeau.

Disciples de la première jusqu’à la dernière heure, c’est elles qui vont recevoir la première annonce. La nouveauté du petit matin, le souffle de vie qui met en route, c’est elles qui vont les percevoir.
Le tremblement de terre, l’éclat éblouissant de l’ange qui s’assoit victorieusement sur la pierre roulée, l’ouverture du tombeau… tous ces signes impressionnants, ce n’est sans doute pas cela le plus important pour ces femmes. Mais plutôt : la parole de vie, qui invite à se détourner du tombeau, et à se mettre en route.
Sur cette route, Jésus va venir à leur rencontre.
C’est sur la route, en faisant confiance à la promesse dite, qu’elles vont rencontrer le Vivant.
Comme les dix lépreux, qui se sont mis en route à la parole de Jésus, et qui ont été purifiés en chemin. Comme le fonctionnaire royal, qui s’est mis en route à la parole de Jésus, et qui a reçu en chemin l’annonce que son enfant était vivant.
Comme ces suppliants de l’Evangile, ces femmes aussi portent en elles une supplication, une prière : « Que jamais je ne sois séparée de toi ; que rien, même la mort, ne me sépare de toi. »
Exaucées au petit matin, elles poursuivent leur route pour porter la nouvelle de la Résurrection jusqu’à leurs frères restés à la maison, jusqu’à nous. Nous qui avons reçu la parole de vie, pour la porter à d’autres, encore plus loin. Pour la vivre, et pour que d’autres en vivent. Dans la nuit de l’épreuve, comme au matin de Pâques.

Christ est ressuscité ! Alleluia !