Chaque dimanche de l’Avent, Geneviève Roux propose une méditation priante en lien avec l’évangile du jour.

Cette semaine, découvrons la statue de Jean le Baptiste dans la cathédrale de Chartres.

« COMMENCEMENT DE L’ÉVANGILE de Jésus, Christ, Fils de Dieu. Il est écrit dans Isaïe, le prophète : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour ouvrir ton chemin. Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Alors Jean, celui qui baptisait, parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés. […] Il proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. » (Mc 1, 1…8)

Sculpture de Jean le Baptiste, portail nord, cathédrale de Chartres
Je regarde la sculpture

Je me laisse saisir par la beauté de l’œuvre et la présence étonnante de ce personnage. C’est sans doute la plus belle statue de la cathédrale de Chartres.

La photo a été prise en contre-plongée, ce qui met en valeur le visage de Jean le Baptiste. Sa tête est légèrement penchée dans un souple mouvement qu’accompagnent les courbes de sa barbe abondante. Il a les lèvres entrouvertes comme celui qui parle. Ses yeux regardent au loin. Sa parole semble le fruit d’une longue contemplation intérieure. Une grande douceur émane de lui.

Lorsque mon regard descend je peux être déconcerté(e) par la composition que je découvre. Dans sa main gauche, Jean-Baptiste tient une forme arrondie sur laquelle se dresse un agneau. La patte avant gauche de celui-ci porte une croix taillée dans une branche d’arbre. Il tourne la tête vers le haut et regarde Jean. Avec grande délicatesse la main droite de celui-ci soutient l’ensemble. Un sentiment de grande proximité et de respect se dégage de la rencontre de ces deux figures

Je médite

« Le lendemain, voyant Jésus venir vers lui, Jean déclara : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde. »
La phrase nous est familière, nous l’entendons à chaque messe.

Pour les citadins c’est une image lointaine et attendrissante. Cependant c’est une image qui traverse toute la Bible et qui nous met devant le mystère pascal.

« Il est l’Agneau et le pasteur, il est le roi, le serviteur. » chante une antienne du psaume 22. Ce paradoxe m’invite à m’arrêter, à faire silence et à me laisser toucher.

Quel renversement des valeurs de notre monde ! Les derniers seront premiers, le roi est serviteur, l’agneau est le pasteur, celui qui était derrière Jean est passé devant lui.

Il me faut bien tout ce temps de l’Avent pour accueillir ce mystère : Dieu, créateur des mondes se fait petit enfant qui ne sait pas parler.

Jean laisse la première place à Celui qui vient dans ce monde désarmé comme un agneau.

Je prie

Seigneur convertis-moi, retourne-moi pour que je puisse accueillir cet enfant qui nait à Noël et que je prenne avec joie le chemin du serviteur.