Chaque dimanche de l’Avent, Geneviève Roux nous propose de prier autour d’une œuvre d’art. Aujourd’hui, découvrons un tableau de Mireille Latty.

Mireille Latty Littardi puise son inspiration dans l’art rupestre et la fresque, dont elle s’attache à reproduire les échos oniriques et poétiques. Visiter son site.

« Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours, enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu… » (Ba 5, 1-9)

© Mireille Latty
Je regarde l’image

Des couleurs d’abord. Bleu, jaunes et ocres, dégradés de gris, une touche de rose discrètement mêlée aux bleus.

Des silhouettes.

En bas à gauche une silhouette noire, de dos, immobile se tourne vers la droite. Son bras se lève et sa main se perd dans une forme bleu clair.

Au second plan trois silhouettes esquissées sont en marche, les bras ballants, le compas des jambes bien ouvert. Derrière la tache bleue se cache sans doute une autre forme humaine puisqu’il y a un pied de trop…

Ils marchent dans la nuit et le brouillard à travers des flaques de pluie étoilées de petites lumières. Ils vont entrer dans les ténèbres. Ils avancent dans un déhanchement décidé.

Au-dessus d’eux, des formes humaines à peine ébauchées. Leurs pas sont apaisés. Ils sont groupés et paraissent tranquilles. Presque tous sont entrés dans cette zone de lumière jaune ocre et grisée qui dessine une flamme. Elle les enveloppe comme un manteau.

Écoutons le prophète Baruc (5,1-9): « Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours, enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu… »

Un souffle passe dans ce manteau et les entraine vers le haut.

Baruc dit encore : « Debout, Jérusalem ! vois tes enfants rassemblés du couchant au levant par la parole du Dieu Saint ; ils se réjouissent parce que Dieu se souvient. Tu les avais vus partir à pied, emmenés par les ennemis, et Dieu te les ramène, portés en triomphe…Car Dieu a décidé que les hautes montagnes et les collines éternelles seraient abaissées, et que les vallées seraient comblées : ainsi la terre sera aplanie, afin qu’Israël chemine en sécurité dans la gloire de Dieu. »

Qui sont ces silhouettes dans l’image ? Celles de nos frères et sœurs. Ils cheminent dans la noirceur, ils affrontent la peur devant l’inconnu et la nuit. Mais ils avancent d’un pas décidé. Par-delà ce sombre passage ils espèrent trouver la lumière. « Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure. » chante le psalmiste (Ps 22, 4)

L’image mêle subtilement les couleurs et leurs nuances, rien n’est tranché : la nuit a ses lumières et la lumière ses ombres. Ainsi va notre vie.

Je prie

Seigneur, avec mes frères et sœurs je chemine entre ombres et lumières. Je mets en toi mon espérance. Tu es présent à travers les ombres et les lumières de mon cœur et de leurs cœurs. Aujourd’hui je t’ai reconnu et méconnu. Je te chante encore.

Seigneur tu es l’espérance des humains.