En ce début de carême, voici quelques invitations que nous adresse Christine Danel, supérieure générale de La Xavière.
En ce début de Carême, l’actualité internationale paraît plutôt sombre.
La guerre déclarée en Ukraine par le Président Poutine nous rappelle aussi toutes les autres guerres et situations tendues de par le monde… Nous ne pouvons pas oublier non plus le Cameroun anglophone, la situation tendue au Tchad avec les récents conflits entre éleveurs et agriculteurs, les tensions au Sahel, au Burkina Faso et dans bien d’autres lieux, sans oublier les dégâts provoqués par le cyclone à Madagascar. Violences humaines, violence de la nature non sans lien avec notre insouciance envers la terre, notre « maison commune ».
La violence peut nous habiter nous aussi.
Pendant ce temps de Carême nous pouvons choisir de poser des actes de réconciliation dans notre vie quotidienne : préférer une attitude de compréhension et de tendresse plutôt que l’arrogance, chercher des voies de dialogue au lieu du mutisme ou de l’indifférence. Tous liés les uns aux autres, nous croyons que ces petits gestes peuvent répandre la paix autour de nous, bien au-delà de ce que nous en percevons !
Carême… 40 jours, c’est court et c’est long à la fois…
Un temps offert pour changer des habitudes, changer un peu nos rapports à Dieu, à nos corps, aux autres. Un temps pour nous alléger, nous tourner vers l’essentiel, nous libérer de ce qui encombre nos vies, poser des limites dans l’usage des écrans, des séries, de la nourriture, ou tout autre lien dont nous sommes addict ! Non pour faire des prouesses ascétiques, mais pour retrouver la présence discrète et intime d’un Dieu qui se donne à entendre quand on l’écoute et qu’on prête attention à sa présence.
Se tourner vers le Tout Autre, mais aussi vers l’autre, mon frère, ma sœur, son image sensible, offerte à mon regard et à ma présence, ce prochain bien concret à côté de moi. En prenant du temps pour vivre la présence à l’autre, l’hospitalité, cet étranger, le voisin proche ou lointain, pourra devenir un frère, une sœur riche de sa différence.
Faisons confiance aussi à la force de la prière.
Prier pour la paix si fragile et si précieuse, pour toutes les personnes en souffrance à cause des guerres et catastrophes peut aussi nous transformer et rendre notre cœur plus sensible, plus aimant, et plus généreux, pour trouver les paroles et les gestes à vivre.
L’appel de plusieurs pays à ouvrir les frontières aux réfugiés ukrainiens est un signe fort de solidarité. Un appel pour chacun, chacune à être inventives, inventifs afin de vivre le partage et la solidarité, la fraternité…
Bon carême à tous !