Moïse au buisson ardent : Dieu l’appela et il dit « Me voici ! » Contemplons cette mosaïque créée il y a 1500 ans, à Ravenne, en Italie.

Commentaires de Geneviève Roux, xavière

Basilica of San Vitale, Public domain, via Wikimedia Commons

Au chapitre 3 du livre de l’Exode

Moïse était berger du troupeau de son beau-père Jéthro, prêtre de Madiane. Il mena le troupeau au-delà du désert et parvint à la montagne de Dieu, à l’Horeb. L’ange du Seigneur lui apparut dans la flamme d’un buisson en feu. Moïse regarda : le buisson brûlait sans se consumer.
Moïse se dit alors : « Je vais faire un détour pour voir cette chose extraordinaire : pourquoi le buisson ne se consume-t-il pas ? »
Le Seigneur vit qu’il avait fait un détour pour voir, et Dieu l’appela du milieu du buisson : « Moïse ! Moïse ! » Il dit : « Me voici ! »
Dieu dit alors : « N’approche pas d’ici ! Retire les sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte ! »
Et il déclara : « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. » Moïse se voila le visage car il craignait de porter son regard sur Dieu.
Le Seigneur dit : « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants. Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de ce pays vers un beau et vaste pays, vers un pays, ruisselant de lait et de miel, vers le lieu où vivent le Cananéen, le Hittite, l’Amorite, le Perizzite, le Hivvite et le Jébuséen.

Je regarde l’image

C’est une mosaïque qui a été créée il y a 1500 ans. Elle se trouve dans la basilique Saint Vital à Ravenne en Italie. Je suis saisi par l’harmonie des couleurs et leur subtilité. Une impression de paix se dégage de cette représentation.
Un personnage vêtu de blanc occupe le centre de l’image, il est imberbe.

Il se tient en équilibre sur son pied droit et lève son genou gauche pour dénouer les courroies de sa sandale, le pied posé sur le rocher. Et, en même temps, il tourne la tête vers sa droite et lève les yeux.

Et nous découvrons ce qu’il regarde. Sur le ciel d’un bleu profond, de petits nuages blancs et bruns semblent courir et voici qu’une main apparait. L’index et le majeur sont tendus, l’annulaire est replié et cette main désigne le jeune homme en blanc. Sur la droite en haut est écrit « Moses », ce qui veut dire Moïse.

Nous sommes bien dans le récit de l’Exode. La main qui sort du nuage est bien la main créatrice de Dieu telle qu’elle est représentée dans de multiples images.

Moïse n’est pas habillé comme un berger qui garde ses troupeaux dans la montagne. Il porte un vêtement blanc orné de bandes dorées qui rappelle celui de l’empereur au 6ème siècle. Sa tête est nimbée d’une auréole. La blancheur de son vêtement rappelle celui du Christ dans l’icône de la Transfiguration. Lorsque Dieu se manifeste tout est baigné de lumière et d’or.

Autour de Moïse, des rochers bruns aux ombres bleues évoquent une montagne élevée, des pâturages au vert amande adoucissent le paysage. Montagne, lieu symbolique de la présence de Dieu. C’est l’Horeb nous dit le texte qui figure aussi sur l’icône de la Transfiguration sous les pieds d’Elie.

Mais, que sont ces fleurs rouges parsemées sur la montagne ? Des flammes qui jaillissent du sol et crépitent autour de Moïse. Le buisson dont parle le texte de l’Exode est devenu un feu qui ne se consume pas, qui ne blesse pas mais qui se répand comme les flammes de feu au jour de la Pentecôte.

 

Je médite

« N’approche pas d’ici ! Retire les sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte ! »

C’est le geste que font les musulmans avant d’entrer dans la mosquée ou les hindous. C’est un geste de respect. Respecter Dieu. Est-ce que cela veut dire quelque chose pour moi ? Par quelles attitudes extérieures et intérieures est-ce que je manifeste ce respect ?

« Toi, tu étais plus intime que l’intime de moi-même même » écrit Saint Augustin. Est-ce que je sais faire silence pour goûter la présence de Dieu en moi?

« Dieu dit « Moïse ! Moïse ! ». Il dit : « Me voici ».

Moïse se tient en équilibre sur un pied, tête levée et tournée, il est en mouvement, prêt à changer de cap. Il est disponible, disposé à entendre l’appel. Je me tiens à l’écoute. Seigneur allège moi de ce qui m’alourdit. Ouvre mon oreille, purifie mon regard pour que je trouve Ta présence dans toutes mes rencontres aujourd’hui.

« J’ai vu la misère de mon peuple »

La rencontre de Dieu, est toujours la source d’une mission confiée pour les autres. « Un pauvre crie ; le Seigneur entend : il le sauve de toutes ses angoisses. » Psaume 33, 7
Je peux relire les béatitudes (Mt 5), le « programme » que Dieu nous confie.

Je prie

Pour les victimes de la guerre, des injustices, des abus en tous genres. Dieu les voit. Je dis le Notre Père .