Du 29 avril au 1er mai, s’est tenu à Paris un congrès-vocations pour les acteurs de la pastorale des jeunes puis un festival de vocations pour les jeunes. Quelques ignatiens ont participé à ce weekend et nous offrent leurs témoignages.

Le congrès vocations : un week-end heureux où la petite musique ignatienne est bien présente !

Un colloque sur les vocations pour les acteurs de la pastorale des jeunes et des vocations? Un festival des vocations pour les jeunes ? Tout cela pendant trois jours. Quelle drôle d’idée ! Et pourtant au soir de l’événement, il faut bien avouer que c’était plutôt sympa et ce pour cinq raisons :

1- Contacté par le Service National pour l’Évangélisation des Jeunes et pour les Vocations (SNEJV) pour animer une route de pèlerinage vocationnel, nous avons décidé de répondre en famille ignatienne, ressortant avec joie nos vareuses du rassemblement de Marseille. Et ce fut très heureux. La pastorale des vocations ne peut plus se vivre chacun dans son coin. À nous d’inventer de nouvelles manières de nous rencontrer, de créer, de lancer des projets, jésuites, religieuses ignatiennes, familles…

2- La famille ignatienne a été bien présente dans le congrès vocations, entre l’animation de tables rondes durant le colloque, en passant par l’animation d’une route « Avec saint Ignace et saint François Xavier, être missionnaire pour aujourd’hui » ou des ateliers le dimanche. Nous étions finalement une bonne douzaine de religieuses ignatiennes et jésuites.

3- Nos propositions (marche et ateliers) ont été parmi les plus sollicitées et appréciées avec un public jeune qui sortait de nos sentiers battus. Oui, le trésor des Exercices parle et doit continuer d’être proposé largement !

4- Chose plus étonnante : dans ce melting-pot ecclésial, nous nous sommes sentis comme des poissons dans l’eau, notamment à l’écoute de certaines interventions. Que ce soit dans l’attention à la liberté, au désir intérieur, ou quand un prêtre de paroisse propose aux animateurs de pastorales des vocations de relire leur expérience avec la prière d’alliance !

5- Enfin, les moments de rencontres avec les quelques 200 jeunes présents ont été riches et joyeux. Ils disent avoir besoin de repères pour décider, mais nous invitent aussi à leur faire confiance. La diversité ecclésiale était bien au rendez-vous, aussi bien pour le colloque sur les vocations que pour le festival des jeunes.

Bref, parler vocation en famille ignatienne reste une affaire qui porte du fruit. La Compagnie de Jésus et la famille ignatienne sont attendues dans ce type de rassemblements (on l’a vu aux Congrès Missions). Le discernement est un sujet brûlant et nos manières de l’aborder touchent juste. Enfin, la douce musique de la spiritualité ignatienne résonne au cœur des acteurs de l’Église. À nous de continuer à la déployer !

Grégoire le Bel, jésuite

Je garde au cœur 2 paroles de jeunes : l’une a témoigné lors du lancement du festival, et l’autre,  co-fondatrice des Weekends Mission-Prière-Service (WEMPS), a animé une table ronde lors du congrès ainsi qu’un atelier. Toutes deux, pleines de leurs désirs, de leur fougue, de leurs projets disent combien elles ont besoin d’ainé.e.s dans la foi pour les aider sur leurs chemins. Non pas pour des conseils mais pour entendre nos témoignages de vie, confronter nos idées… bref, faire route ensemble.

Je ressors de ce week-end avec et pour les jeunes, pleine de joie d’avoir partagé la mission en famille ignatienne, et  désireuse de continuer à faire route avec des jeunes : parce qu’ils ont tant à nous apporter et parce que nous avons tant à leur apporter !

Marie, sœur du Cénacle

Le congrès a été un moment d’Église plein de souffle et très riche ! J’ai été touchée par la qualité d’écoute et de respect qui a régné pendant le congrès, dans une assemblée qui représentait la diversité de la vie consacrée. Je garde de l’expression des jeunes leur désir d’une vie intérieure et fraternelle. C’est un encouragement et un défi pour nous qui sommes engagés dans une vie fraternelle vécue en communauté. Leur peur d’un engagement dans la durée, de rejoindre une structure qui ne soit pas ouverte aux réalités du monde ou qui épuise les dons est une interpellation sur l’image que renvoie aux jeunes notre vie consacrée.

Jeannette, sœur de Saint Joseph

Sur la “route ignatienne” entre Saint Ignace et Montmartre, nous avons proposé aux jeunes de “chercher et trouver Dieu en toutes choses” en faisant l’expérience de prier dans la ville. Un groupe est allé à la rencontre des personnes en précarité à la Gare du Nord, un autre a contemplé la nature dans un jardin, un autre a prié à partir du street art. Avec quelques étudiantes et jeunes pros du monde de la santé, nous sommes allées dans la cour de l’hôpital Lariboisière. En demandant la grâce d’avoir comme le Christ un coeur sensible à la souffrance, je les ai invitées à contempler par les sens (entendre le rire des soignants qui prennent une pause, écouter le rythme du pas d’un homme âgé, voir les visages graves d’une famille…) ce qui se passait là et à prier avec et pour ces personnes. Elles sont revenues en disant: “Je ne savais pas qu’on pouvait prier comme ça !”; “Ah mais alors je vais pouvoir prier au travail !”. J’ai été très touchée par leur disponibilité à rencontrer le Christ d’une façon inédite.

Agata, xavière

Et pour que l’on sache bien que chez les ignatiens, prière et action sont profondément unies, au moment même du festival, 6 sfx étaient en prière à Javier aux pieds du Christ et un membre de l’équipe éducative en prière à Goa, au tombeau de Saint-François-Xavier.
La coïncidence du festival avec ces pèlerinages prévus de longue date a été fortuite, mais après tout, peut-être pas tant que cela ?

Isabelle, sfx (Communauté apostolique Saint-François-Xavier)

Quelle joie de me sentir appartenir à une Église si diversifiée, de contempler ses différents visages représentant tous les états de vie, toutes les vocations et de découvrir les initiatives des plus jeunes. J’ai été touchée par la soif de certains jeunes : bénévoles pour l’organisation du colloque, acteurs en paroisse pour faire connaître davantage les propositions pour les jeunes. Et parallèlement, cherchant à être nourri, à grandir au contact de leurs frères et sœurs en Christ, dont les consacrés. Beau challenge que d’être prêt à faire ce pas de côté pour « goûter » la présence de Dieu dans les rues parisiennes avant d’aller L’adorer, Le louer à la Basilique du Sacré Cœur de Montmartre.
Pour finir, comme l’a dit Adrien Candiard,op, Jésus Christ nous a déjà tous sauvé, donc choisissons librement notre vocation propre, sans pression !

Gaetane, religieuse du Sacré Cœur de Jésus