Tout au long de l’Avent, Geneviève Roux nous proposera une œuvre d’art en appui de notre méditation. En ce premier dimanche, accueillons l’invitation que Jésus nous fait :
« Prenez garde, restez éveillés : car vous ne savez pas quand ce sera le moment…
Il ne faudrait pas que le maître de maison, s’il arrive à l’improviste vous trouve endormis » (Mc 13, 33).
La lecture est-elle une manière de rester en éveil ?
Sur chacune de ces images un homme est assis, attentif au livre posé sur ses genoux. Celui de gauche se détache sur le mur d’une cellule aux teintes d’ocre et de sépia ; celui de droite semble posé sur un l’azur profond du ciel.
La finesse et la sobriété du dessin de Fra Angelico pour représenter Saint Dominique, la fluidité des tissus, la douceur des courbes nous invitent à demeurer près de lui en silence, dans l’attente.
Il veille sur la Parole et c’est elle qui le garde.
Le maelström des bleus, les notes de vert et de pourpre, le dynamisme des personnages qui plongent aux pieds d’Isaïe nous entraînent dans une autre sorte de veille où le lecteur est immergé dans ce qui l’entoure.
Et sur quelle page du livre Isaïe médite-t-il ? Chagall nous l’indique par les personnages qu’il situe plus haut dans le vitrail : un enfant danse entre un cobra et un loup, une vache et une ourse broutent ensemble. C’est la vision d’Isaïe au chapitre 11: « Le loup habitera avec l’agneau, Et la panthère se couchera avec le chevreau; Le veau, le lionceau, et le bétail qu’on engraisse, seront ensemble, Et un petit enfant les conduira. » Une vision de paix que vient réduire en miettes l’actualité cruelle de notre monde où les petits enfants sont de tous côtés dévorés par des loups.
Ces deux personnages qui veillent par-delà le temps pour quoi veillent-ils ? Ils veillent pour la paix.
En ouvrant comme eux la Parole au long de cet Avent, allons à la rencontre du Prince de la Paix, qu’il nous désarme et fasse de nous des instruments de sa paix « au fil des jours blessés ».