Tout au long de l’Avent, Geneviève Roux nous propose une œuvre d’art en appui de notre méditation. En ce troisième dimanche, comtemplons Jean-Baptiste !

« Qu’êtes vous aller voir dans le désert ? Un prophète ?
Oui je vous le dis et bien plus qu’un prophète.
C’est de lui qu’il est écrit : voici que j’envoie mon messager en avant de toi pour  préparer le chemin devant toi. »  (Mt, 11,10)

Saint Jean-Baptiste prêchant aux multitudes, étude préparatoire à la fraîcheur dans le Chiostro dello Scalzo, dessin d39 ; Andrea del Sarto. Cabinet des dessins et estampes, Galerie des Offices, Florence

Bien planté au centre de l’image se tient Jean Baptiste.

Il est debout, pieds nus, sur un monticule. De sa main droite levée, il harangue la foule. De sa main gauche il tient le pan de son manteau et une croix à peine esquissée. Une impression de force paisible émane de ce personnage.
Autour de lui des gens se pressent, assis, accroupis ou debout. A gauche de l’image deux femmes imposantes, enveloppées dans leurs manteaux et le profil d’un homme ; devant elles deux autres femmes assises avec un nourrisson dont elles s’occupent sans prêter grande attention à Jean.
Les quatre personnages à droite, assis aux pieds de Jean l’écoutent eux avec attention. Le premier a posé son menton au creux de sa main, immobile, il ne perd rien de ses paroles. Derrière lui, une jeune femme et deux hommes têtes levées l’écoutent avec grande concentration.
Attentifs aussi les trois personnages debout à droite. Les mains croisées sous sa cape, le menton légèrement levé, profil aigu, l’homme du premier plan observe. Nous voyons à peine celui du centre. Quant au troisième il tourne le dos au Baptiste qu’il regarde cependant d’un œil tout en parlant avec ses deux voisins. Il fait écran entre eux et Jean. Est-ce qu’il les invite à partir en disant : « Nous en avons assez entendu ! » ?

Voici une diversité d’attitudes et de capacité d’écoute qui nous interroge : où suis-je moi- même ?

Mais revenons de l’autre côté de l’image dans le coin en haut : que vient faire cet homme, agenouillé et un peu à l’écart ? Est-ce Jésus qui se prépare à recevoir le baptême de Jean ? Il est ainsi en humble place et sans doute en prière.
Est-ce celui que Jean annonçait auparavant : « celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient dans sa main la pelle à vanner, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera son grain dans le grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. » (Mt 3,11-12) ?

Celui que nous voyons ici ne correspond pas à l’annonce faite par Jean.

Et nous pouvons comprendre que celui-ci soit saisi par le doute : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? ».
Jésus lui fait réponse en évoquant le prophète Isaïe : « Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie ; car l’eau jaillira dans le désert, des torrents dans le pays aride. » (Is 35,4-6)

Il nous est bon de connaitre ce doute poignant de Jean et la réponse de Jésus.
Voici notre Dieu qui vient vers nous et il vient pour la vie.