Depuis septembre dernier, Gudrun Steiss, xavière, travaille au service du catéchuménat du diocèse de Créteil. Après le baptême de plus de 150 catéchumènes à Pâques dernier, elle relève des points communs dans le cheminement de ces personnes appelées au baptême et pointe quelques enjeux de l’accueil que l’Église doit à leur demande.

156 adultes ont été baptisés à Pâques cette année dans le diocèse de Créteil, plus de 500 dans le diocèse de Paris. Derrière des chiffres qui semblent augmenter dans beaucoup de diocèses de France, il se cache des hommes et des femmes qui ont fait une expérience de Dieu dans leur vie. Une expérience qui les a mis en route. Lors d’une récollection en début de carême, nous avons vécu avec eux un temps de témoignages personnels sur ces expériences de Dieu. Une centaine de catéchumènes étaient présents répartis en petits groupes.

Je reste très touchée par ces expériences qui ont mis les personnes en route : pour certains c’était le deuil d’une personne aimée, d’autres l’accompagnement de leur enfant au caté, ou encore d’avoir survécu à un grave accident ou une maladie, pour d’autres c’était le témoignage de foi d’un proche ou encore l’accueil de l’équipe du deuil lors d’un décès de proche. Cette expérience forte de Dieu a aidé certains à sortir de situations de violences, de se reconstruire après des temps de crise parfois grave, quelques-uns étaient attirés par l’aspect de la fête dans les églises.

Au point de départ : une expérience vitale

Ils sont jeunes adultes ou retraités, ils viennent de beaucoup de pays différents et de tous les milieux sociaux, ils viennent aussi d’autres religions, ils viennent de partout et ont en commun d’avoir répondu à quelque chose qu’ils identifient comme un appel de Dieu, une expérience tellement vitale qu’ils ne peuvent pas l’ignorer. Et ils se mettent en route, frappent à la porte d’une église, rejoignent une équipe de catéchuménat locale.

Notre rôle : ouvrir des possibles

Les accompagnateurs témoignent de la grande joie de les accueillir, de pouvoir les accompagner même si ce n’est pas toujours facile tant les situations sont parfois complexes. Certains catéchumènes ont des parcours de vie avec des blessures et des ruptures qui mettent un peu à mal notre désir d’accueillir tout le monde et de les accompagner aux sacrements. Je parle des personnes divorcées et remariées, des personnes homosexuelles vivant en couple et bien d’autres qui ne rentrent pas dans les « bonnes cases » du droit canon. L’évêque de Créteil dit : le bon Dieu ne pourrait appeler que ceux qui sont bien en règle avec le droit de l’Église, mais voilà qu’Il appelle qui Il veut. A nous de les accueillir et de cheminer avec eux ! Ce cheminement est passionnant, parfois difficile et douloureux, mais un véritable chemin de conversion et de discernement pour les personnes. Le but n’est pas d’établir une douane, mais d’ouvrir les possibles.

C’est Dieu qui appelle

Devant la situation de l’Église et son image publique, surtout depuis la découverte du scandale des abus, je reste dans un grand étonnement devant toutes ces personnes qui viennent demander le baptême dans l’Église catholique. C’est bien Dieu qui appelle et touche le cœur des hommes et des femmes qui viennent à nous. J’espère que nous pourrons les accueillir avec ce qu’ils sont et ce qu’ils nous apportent de leur expérience de vie à tous les niveaux.