Voici le temps favorable pour se laisser toucher au cœur par la Parole de Vie et mettre nos pas à la suite du Christ qui s’offre  librement par amour pour son Père et pour ce monde.

Chaque jour, du Jeudi saint jusqu’à Pâques, priez avec la Parole de Dieu et des mosaïques du P. Rupnik.

Chemin de prière élaboré par Danièle Michel, xavière.
Mosaïques du P. Marko Rupnik, sj, chapelle Redemptoris Mater (Rome). Photos : Centro Aletti.

Jeudi saint

« Ce que j’ai fait pour vous, faites-le vous aussi. » (Jn 13, 15)

Secret d’un… bonheur

Au commencement de ce jour, je lis lentement l’évangile du lavement des pieds (Jn 13, 1- 15)

En lisant l’évangile, je m’arrête sur telle parole, tel geste de la scène :

– Jésus se fait serviteur : je le regarde s’agenouiller au pied de ses disciples, lui, le maître, il les aima jusqu’au bout…
Il est ouverture totale au Père « qui a remis toutes choses entre ses mains ».
– Jésus lave les pieds de Pierre, de Judas, et des disciples : je m’arrête sur le regard que Jésus pose sur Pierre, sur Judas… Je médite sur la résistance de Pierre, sur l’enfermement de Judas. J’écoute les paroles de Jésus…
– J’entends Jésus demander : « Comprenez-vous ce que je viens de faire ? »

Pendant la journée, j’essaie de vivre ce jour dans les mêmes dispositions que le Christ.

Le soir, je me rends à la célébration de la Cène, pour lui rendre toute grâce reçue et entrer dans l’adoration eucharistique de nuit.

Vendredi saint

La Croix, lieu du rendez-vous

Dès le matin, je tourne mon regard vers la Croix du Christ.
Lui l’innocent meurt, moi je suis bien vivant(e) et c’est pour me donner la vie qu’il meurt ainsi.

Je demande à Jésus comment Il en est venu là, à se faire homme et à mourir ainsi pour mes péchés.

Je me laisse regarder par Jésus : il voit ce qui est bon en moi et m’aime.

Et en retour, je regarde ce que j’ai fait pour le Christ, ce que je fais pour Lui dans mon aujourd’hui et ce que je désire faire. Je Lui parle cœur à cœur, avec vérité et liberté comme un ami parle à son ami, en lui confiant mon désir.

Dans la journée, je pense à ce qui s’est passé pour Jésus, il y a plus de 2000 ans :

Le matin tôt, l’arrestation… « Qui cherchez-vous ? »
Pendant la matinée, l’interrogatoire par Pilate…

« Je suis né, je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix. »
Pilate lui dit : « Qu’est-ce que la vérité ? »

Le midi, la lâcheté des hommes :

« Crucifiez-le ; moi, je ne trouve pas en lui de motif de condamnation. »

L’après-midi, Jésus se laisse dépouiller, mettre à nu, couronner :

« Voici votre roi »

A 3h, la mort de Jésus :

« J’ai soif »
« Tout est accompli »

 « La croix représente un choix. Entre les voies des hommes et les voies de Dieu il y a cet insondable mystère de la Croix, et si on accepte de se laisser modeler par lui, on peut espérer une résurrection.

La Croix, ce n’est pas n’importe quelle souffrance, ce n’est même pas la souffrance tout court. C’est cette perpétuelle volonté de toujours choisir en fonction de Dieu. C’est chercher à se mettre en présence de Dieu, essayer de retrouver en soi et hors de soi la réalité que nous vivons au-delà des masques et des apparences.

Aimer c’est rester ouvert à la Parole que Dieu nous adresse par ceux qui nous entourent. Et tout cela se résume en deux mots : suivre Jésus-Christ.et c’est une très grande force, bien plus qu’une règle morale. »

(Pierre Claverie, évêque d’Oran, assassiné le 1er Août 1996)

 

Le soir, avec la communauté chrétienne rassemblée, je me tiendrai au pied du crucifié et prierai pour ce monde en souffrance, et pour l’Église en travail de vérité et de pardon.

Samedi saint

Grand silence, le vide du tombeau

A un moment de la journée, j’entre dans une église quelques instants pour entrer dans ce grand silence…

Je me laisse toucher par la ténèbre qui règne dans ce lieu où toutes les lumières sont éteintes, je regarde le tabernacle vide…
J’éprouve le vide, le désert d’un monde qui a rejeté Dieu en crucifiant son Fils ; la solitude des hommes, des femmes et des enfants abusés, blessés dans ton Corps, l’Église…
Je demeure là comme auprès du tombeau et je repense à ce qui s’est passé ces deux jours…
Je confie au Seigneur ma quête, mon questionnement, mes attentes, mes doutes, mon désir…

Le soir, je rejoins la communauté chrétienne pour accueillir la lumière de la résurrection. Avec les catéchumènes, je renouvelle ma foi baptismale et goûte la joie de l’amour qui m’est donné en partage…

« Aujourd’hui, grand silence sur la terre ; grand silence et ensuite solitude parce que le Roi sommeille. La terre a tremblé et elle s’est apaisée parce que Dieu s’est endormi dans la chair et il a éveillé ceux qui dorment depuis les origines. »

Extrait d’une homélie ancienne pour le Samedi saint.

Pâques

Heureuse nouvelle : Il est ressuscité !

Dès mon réveil, je goûte la joie de me savoir l’enfant bien-aimé du Père, de manière inconditionnelle…

Je prends un moment pour méditer sur la résurrection (Jn 20,1-10)

Je regarde Marie-Madeleine aller au tombeau alors qu’il fait encore sombre, son empressement, inquiétude…
Je vois avec elle la pierre roulée et le tombeau vide… « Nous ne savons pas où on l’a mis ! »
Je regarde Pierre et Jean devant le tombeau : Jean se penche, il voit les linges et reste dehors…
Pierre entre dans le tombeau…
Jean entre à son tour : « il vit et il crut. »

Je demande la grâce de sentir ce bouleversement intérieur d’être saisi par la force de la résurrection…

Je m’interroge sur ma vie : les pierres à rouler, les pierres roulées qui ont pu être pour moi signe de résurrection ?

Je confie au Seigneur mon désir d’accueillir Sa Vie, et d’être messager de sa bonne Nouvelle.

J’entre dans la louange en chantant :

Jour du Vivant pour notre terre, alléluia, alléluia !
Jour du Vivant sur notre histoire, alléluia, alléluia !