misericordeSur les pas de Christian de Chergé

En Mars 2015, notre pape François annonce une année sainte de la Miséricorde et invite chacun, selon ses forces, à faire un pèlerinage. Dans ce contexte, du 11 au 18 septembre 2016 avec une xavière, des associées et quelques amis, on a fait un pèlerinage dans le Lot sur les pas de Christian de Chergé.

Voici quelques témoignages.

Nous étions un groupe de sept personnes dont deux associées, Josette et moi, à travailler et à méditer depuis trois ans avec Françoise Sterlin sur différents écrits : écrits de Christian de Chergé, d’Eloi Leclerc, de François et, à cette époque particulièrement « le visage de la Miséricorde ». La terre était prête, le Lot s’imposa :

–     le testament de Christian de Chergé  gravé dans la pierre de l’église de St Michel de Bannières,
–     2016,  anniversaire des 20 ans de la mort des frères de Tibhirine.

Josette et moi en parlons aux associés ; Bernadette, Chantal, Bénédicte sont partantes ; un groupe de 13 personnes est constitué ; hormis trois jeunes d’une quarantaine d’années, la moyenne d’âge des participantes est de 73 ans ! Le pèlerinage dura une semaine ; nous sommes partis de Figeac pour arriver  à Collonges la Rouge en passant par Cardaillac, La Capelle Marival, Gramat, Rocamadour, Martel, St Michel de Bannières.  Seul ou en petit groupe, les pèlerins partaient chaque matin avec leurs feuilles de route géographique et spirituelle, leur casse-croûte ;  nous nous retrouvions le soir au gite et nous nous partagions ce qui nous avait touché. Un désir final :  » à renouveler avec les mêmes ! »

Voici la genèse et le cadre de notre pèlerinage du Lot en septembre 2016.

Ghislaine

Certes, c’était l’année de la Miséricorde, mais c’était aussi celle de l’attentat de Nice et de l’assassinat du Père Hamel. Dans mon arrondissement du centre de Paris, un vrai melting pot, la misère se faisait de plus en plus visible et envahissante. Je n’étais plus sûre de vouloir continuer mon bénévolat dans l’association de quartier en charge de familles migrantes en majorité musulmanes. Pour tenir sur le chemin du dialogue, quoiqu’il arrive, il faut évidemment commencer par y croire. En partant dans le Lot, sur les pas de Christian de Chergé, j’étais un peu déboussolée et je cherchais au fond des raisons de continuer d’espérer.

Je m’attendais à une retraite, ce n’en était pas vraiment une. Ce n’était en effet guère possible de se mettre à l’écart pour prier. Le silence, il fallait le trouver en soi. Mais les paysages magnifiques, les compagnons de route très fraternels, les textes de Christian et les échanges avec sa famille, tout cela m’a invitée à me rendre plus disponible intérieurement pour ce qui se présentait. J’ai mieux compris je crois, que la Promesse du Seigneur, que nous espérons tant voir se réaliser, s’accomplit en nous comme à notre insu : Marie,  »la première en chemin » en a de tout son être fait l’expérience.

Et finalement, il m’a été donné ce que je cherchais, cette nouvelle impulsion, ce nouveau goût de vivre ma mission dans le monde où je suis.

Chantal

Cinq jours de marche à travers des paysages d’une beauté à couper le souffle. Ambiance fraternelle. Textes proposés à la méditation, lus avant chaque départ, écoutés distraitement car je voulais marcher, seulement marcher. Mais ces textes, à mon insu, cheminent en moi tout au long de ces jours. Lors de la dernière étape ils m’emportent et, alors que j’étais arrivée triste et fatiguée, la démarche lourde, je cours à vive allure, la joie au cœur, tout au long du chemin (14 km) avec mon sac à dos, mes bâtons et mes chaussures de marche.

Josette

C’est la première fois que je fais un pèlerinage avec une xavière et des associés. Il y avait des femmes et un jeune couple qui nous a invité à dire le bénédicité au commencement des repas. Une amie guadeloupéenne nous a expliqué que le signe de croix bien fait était très important en Guadeloupe.

Quand je marche, un chant du Père Duval me vient toujours en tête : « Seigneur, mon ami, tu m’as pris par la main, j’irai avec toi sans effroi jusqu’au bout du chemin… »

Bernadette

Ce pèlerinage m’a permis de tout laisser et de partir là où le Seigneur m’emmenait, avec un groupe de frère et sœurs dans le Seigneur. Je découvre le plaisir de marcher, le plaisir de prier en marchant, le plaisir de me laisser travailler par l’Esprit Saint en traversant des paysages magnifiques.

Les textes de Christian de Chergé étaient superbes, notamment le texte sur la Croix de Tibhirine, double croix : celle qui vient de Dieu qui est devant, celle qui vient des hommes qui est derrière. La rencontre avec la famille de Christian était très enrichissante, nous invitant à vivre autrement nos relations avec les musulmans.

Tous les textes proposés par Françoise S m’ont portée, m’ont permis de me laisser travailler par le Seigneur. Un immense merci !!!

Et ce pèlerinage a été un succès grâce aux dons d’organisation de Ghislaine et Françoise, qui étaient aux petits soins pour chacun, c’était parfait à tout point de vue !

Bénédicte