Chaque dimanche de l’Avent, Geneviève Roux nous propose de prier autour d’une œuvre d’art. Aujourd’hui, découvrons un détail d’un tableau de Marc Chagall : la danse.

« Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie, fille de Jérusalem ! Le Seigneur a levé les sentences qui pesaient sur toi, il a écarté tes ennemis. Le roi d’Israël, le Seigneur, est en toi. Tu n’as plus à craindre le malheur. » (So 3)

Marc Chagall, La Danse (détail), 1950, huile sur toile, 238 x 176 cm. Nice, musée national Marc Chagall, dation (1988), dépôt du Centre Pompidou, Paris (2003). Photo : RMN-GP / Gérard Blot. ADAGP, Paris, 2021
Je regarde l’image

Sous un ciel jaune orangé quatre silhouettes féminines dansent. Deux d’entre elles occupent le centre de l’image. Bras levés, celle à la robe blanche frappe son tambourin. On la sent dressée sur la pointe de ses pieds. Ses cheveux volent dans le vent de la danse.
Face à elle, sa partenaire virevolte et sa robe rose tournoie. De ses bras ouverts elle ouvre l’espace. Elle est parée d’un collier comme un jour de fête.

Deux autres silhouettes occupent la partie gauche de l’image. Celle à la robe verte, penchée vers l’arrière frappe des mains et danse sur place. Nous faisant face, la femme à la robe violine penche la tête, attendrie. A l’arrière-plan une figure masculine coiffée d’une casquette, légèrement penchée vers l’arrière, semble épouser le mouvement des femmes.

Sur la droite un personnage joue de la trompette en dansant. Un visage aux longs cheveux pose sa joue sur la sienne et l’enlace.

A l’arrière-plan, en contrebas, des maisons banales avec leurs toits et leurs fenêtres. Au loin, une tour. C’est un moment tout simple de la vie : il suffit d’un tambourin et d’une trompette pour que les corps échappent à la pesanteur.

J’entends le texte de Sophonie

« Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie, fille de Jérusalem ! »

L’appel à la joie traverse toute la Bible. Il fait partie de la tradition juive dont Marc Chagall a été imprégné toute sa vie et qui chante dans son œuvre. Le chant et la danse entrainent le cœur à la joie dans un double mouvement : c’est en étant joyeux que l’on devient joyeux. La joie n’est complète que si le corps y est associé.

Je contemple

Il y a comme une vibration des couleurs et des lignes dans cette scène toute simple. Je me laisse prendre par ce mouvement.

Et si je me mettais debout et que je commence à danser ? (Les musiques ne manquent pas). Me mettre à danser comme Myriam de l’autre côté de la mer des roseaux, comme David devant l’arche, comme Jésus et ses disciples à Cana…comme Marie-Madeleine au matin de Pâques.

« Frères soyez toujours dans la joie du Seigneur » nous dit saint Jacques. Soyez joyeux car dans l’enfant qui va naître, la joie de Dieu nous est donnée à jamais.

C’est le dimanche de la Joie.