La communauté de Créteil a visité l’usine de valorisation des déchets de Créteil. Cette usine réceptionne et traite les déchets ménagers produits par les 640 000 habitants des communes alentour. Voici un petit retour des principales découvertes faites au cours de la visite.

Perspectives

Que deviennent les déchets que nous produisons chaque jour ? Les poubelles se remplissent parfois tellement vite : en l’absence de lieux de compost en pleine ville, les déchets prennent vite du volume. Comment une commune traite-t-elle tout ce qui, chaque jour, est rejeté par ses habitants ?

Désireuses d’en savoir plus et ayant entendu dire que Créteil cherchait à être à la pointe de la valorisation des déchets, nous avons effectué une visite à l’usine Valomarne, où affluent chaque jour les camions-poubelles de 19 communes. Cette usine reçoit les déchets ménagers non recyclables, qui correspondent à nos poubelles vertes. Elle valorise aussi les déchets d’activités économiques ainsi que  les déchets d’activités de soins à risques infectieux provenant par exemple des hôpitaux.

C’est une personne de l’association Ecophylle qui nous a expliqué le fonctionnement de l’usine puis nous a menées sur une visite guidée.

Sans surprise, la quantité de déchets collectés chaque jour est phénoménale. Rien ne parle autant que des images, et celle de la fosse où sont brassés tous les déchets se suffit à elle-même. Si aucun camion ne venait plus rien livrer, il faudrait six jours pour la vider entièrement !

Certains déchets se retrouvent ici sans avoir rien à y faire : ils auraient dû être recyclés, ou partir aux encombrants. Evidemment, en arrivant dans l’usine, plus rien ne peut être trié et tout sera incinéré.

Voir la quantité de déchets produits ne peut que nous encourager à questionner nos habitudes parfois bien ancrées. La question du compost, délicate en ville et en particulier dans des habitats partagés, mérite qu’on s’y intéresse à nouveau !

La fosse des déchets.

Que deviennent les déchets ?

Une fois incinérés, les déchets produisent des résidus valorisables que l’on appelle mâchefers : ils seront utilisés entre autres comme sous-couche du revêtement des routes. Voici qui nous fait voir nos routes sous un jour nouveau !

Les fumées produites par les incinérations sont quant à elles nettoyées autant que possible ; au terme d’un parcours qui les filtre et les purifie en partie, elles sont rejetées dans l’atmosphère. Au passage, la chaleur produite est valorisée en électricité et en chauffage urbain. Par exemple, toute l’usine de Valomarne fonctionne avec l’énergie produite sur place et 34 000 habitants en bénéficient aussi.

Des projets innovants

Lieu inattendu de la visite : le futur ! Grâce à des casques virtuels, nous avons pu voir les évolutions prévues pour l’usine. Parmi les innovations, une est déjà à l’essai et nous en avons vu un modèle réduit. En virtuel, le projet est bien sûr plus ample. Il s’agit d’un puits de carbone dont le but est de transformer le CO 2 en énergie verte. Comment cela fonctionnera ? Avec des micro-algues… Ne nous en demandez pas plus !

Un autre projet est de créer une station hydrogène qui rechargera des véhicules électriques à hydrogène, et un autre est de créer à l’entrée de l’usine une serre d’agriculture urbaine, qui sera chauffée grâce à l’énergie thermique issue de la combustion des déchets.

casques virtuels pour visiter l'usine du futur !

Perspectives

A l’issue de cette visite, nous pouvons nous émerveiller de la capacité des humains à essayer de trouver des solutions innovantes pour réduire l’impact de la pollution. Mais nous savons par ailleurs que ce sont bien nos modes de vie et de consommation qui produisent autant de déchets et qu’une meilleure solution serait de nous encourager mutuellement à en produire de moins en moins ! Cette visite à Valomarne nous fait de nouveau prendre conscience des défis concrets à relever dans notre quotidien. Jeter dans nos poubelles, c’est in fine jeter dans la terre elle-même et réaliser aussi que les déchets résiduels – ceux qui, à la fin du processus, ne servent à rien et ne peuvent être valorisés – sont stockés et « dorment » dans des entrepôts souterrains : dettes toxiques pour les générations futures.

Nul doute que cette visite contribuera à favoriser la recherche commune de diminuer nos déchets en communauté !