Valérie et Clémentine ont fait leurs premiers vœux à La Xavière dimanche 27 août. Après deux ans de noviciat, elles sont envoyées respectivement dans les communautés de la Rochelle et d’Abidjan-Angré pour y faire leurs premiers pas dans la vie religieuse.
Valérie (à droite) et Clémentine reçoivent la croix des xavières.
Valérie (à droite) et Clémentine reçoivent la croix des xavières.

Présentation des nouvelles xavières

Clémentine est originaire du Burkina-Faso, sixième d’une fratrie de huit. Après des études en sciences de l’information documentaire, elle est embauchée par une ONG américaine et touche du doigt la misère des familles rencontrées. « Ces rencontres m’ont mise face à un sentiment d’impuissance et ramenée à des questions existentielles telles que la justice, la vérité, l’égalité sociale. Commence alors pour moi une recherche dans ma vie pour grandir davantage en liberté selon la volonté de Dieu après une crise de foi. »

Après avoir visité plusieurs congrégations « et n’ayant pas eu de satisfaction », elle décide de faire une pause, jusqu’à ce qu’une connaissance devenue prêtre, mis au courant de sa recherche vocationnelle, lui donne, via facebook, le nom de trois congrégations, dont La Xavière. Elle traverse la frontière, va vivre une expérience d’un mois avec elles en Côte d’Ivoire : « À la fin de l’expérience, j’ai eu le désir d’approfondir la connaissance car j’ai été fascinée par le style de vie simple que j’ai découvert avec « des femmes qui ont les pieds sur terre », les insertions à multiples facettes et la contemplation dans l’action pour « chercher et trouver Dieu en toute chose » m’a davantage séduite. Au fil du temps, j’ai goûté dans le discernement la profondeur de la joie d’être libre qui se traduit dans l’amour pour choisir aujourd’hui la vie (Dt 30,17). Une vie en abondance selon le désir de Dieu. Ainsi j’ai réalisé qu’imiter le Christ relationnel, humble et sa posture de serviteur incarnée dans le monde, me demande de consentir au réel de notre humanité déchirée par les blessures de la vie afin de l’aimer. »

Valérie est née dans les Ardennes, et a un frère et une sœur. « Enfant, mes parents m’ont parlé de mon Père qui est aux cieux ; ils m’ont inscrite au catéchisme et j’ai reçu les premiers sacrements : baptême et 1ère communion. Malheureusement, d’autres rencontres, au sien de la paroisse locale de mon petit village, m’ont fait m’éloigner de l’Église et finalement de Dieu. Mais Lui est resté fidèle, et j’ai continué à le rencontrer, sans le savoir, au travers de ma famille et de mes amis. Ceux des arts et métiers où j’ai étudié pour devenir ingénieure. » Puis vient un temps de « face à face, ou plutôt de cœur à cœur » avec Dieu, et dès ce jour « j’ai eu le désir de tout Lui donner, de me consacrer à Lui et aux autres, et de partager cette chance que j’avais reçue. » Peu à peu Valérie découvre comment concrétiser son désir : « La réponse m’est venue en fréquentant les écrits de Ste Thérèse d’Avila : devenir religieuse… Mais je ne me voyais pas devenir carmélite, être cloîtrée et coupée du monde. La question est donc devenue : où ? Et là encore, Dieu m’a guidé au travers de rencontres en cascade ». C’est la rencontre de la figure de Claire Monestès, notre fondatrice, qui l’a saisie : ce « fut un coup de foudre et j’ai senti que j’avais enfin trouvé, moi la brebis perdue et retrouvée, le coin de prairie où le Seigneur, mon berger, pourrait me faire reposer et où je pourrais tenter de donner ce que j’avais reçu et ce que je reçois encore. Depuis trois ans, j’explore cette parcelle, et mon sentiment initial perdure et s’enracine dans le concret, dans l’ordinaire des jours. »

La célébration des premiers vœux

Après la liturgie de la parole, Valérie et Clémentine ont pris la parole pour présenter à l’assemblée quelque chose de leur cheminement. Après une réponse de Laurence Loubières, supérieure générale, elles ont prononcé la formule de profession, qui les engage pour deux ans à suivre le Christ à La Xavière. En signe de leur appartenance à la congrégation, elles ont reçue la croix xavière, ainsi que les Constitutions et les textes du dernier chapitre. Les voilà devenues xavières, appelées à vivre leur vie de « jeune professe » dans la communauté où elles sont envoyées : Valérie à la Rochelle, et Clémentine à Abidjan-Angré.

La croix xavière

Voici comment Xavier Rémon Beauvais, le concepteur de la croix, en suggère la symbolique :

Lorsque ce projet de croix s’est concrétisé, je venais de visiter l’atelier du sculpteur Pierre Székely et j’avais été très impressionné par certaines formes d’anges oiseaux aux ailes larges et élancées. De là, sans doute, mon tout premier dessin qui évoquait bien sûr la colombe de l’Esprit, oiseau de Pentecôte. Mais il ne fallait que le suggérer ; l’essentiel est apparu ensuite, à mes yeux, avec cette ligne diagonale et les deux plans décalés évoquant tout à la fois une certaine dualité du monde et les lignes du X de François Xavier, qui est aussi une croix suggérant tellement la croix du Christ, non dite, mais essentiellement présente. Et les deux plans, malgré tout solidaires, sont portés en élévation, tirés vers le haut, comme une annonce de résurrection.

Pour voir des photos de la célébration

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