Le Christ est Roi ; mais de quelle royauté s’agit-il ? Geneviève Roux contemple le tableau d’Odilon Redon, le Sacré-Cœur de Jésus (1910)

Voir le tableau sur le site officiel du Musée d’Orsay

Ce qui retient d’abord mon regard en découvrant ce tableau, c’est la beauté des couleurs.

Le flamboiement des jaunes et des oranges qui auréolent la tête de Jésus disperse le bleu vert de la nuit. Le bleu lumineux d’une écharpe dialogue avec le vert amande du manteau.

Un noir intense traversé de pointes acérées apparait dans la partie inférieure du tableau. Sur ce fond, au niveau du cœur, une explosion de lumière d’où naissent des flammes orangées…

Le visage de Jésus, paisible et les yeux clos est délicatement éclairé par cette source.

Le manteau qui recouvre sa tête évoque le berger qui endure les intempéries pour mener son troupeau jusqu’à l’enclos où il sera en sécurité.

« Comme un berger veille sur les brebis de son troupeau quand elles sont dispersées, ainsi je veillerai sur mes brebis, et j’irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées un jour de nuages et de sombres nuées.» Ez 34,11

En cette fête du Christ-Roi, la première lecture évoque ce berger qui prend soin de ses brebis et qui les aime.  Un berger devenu roi comme le jeune David. Un roi, selon le cœur de Dieu.

Le roi que nous célébrons en ce jour est « le roi de cœur ». Il « joue cœur pour gagner » dirait Claire Monestès et, comme dans les jeux de cartes, il est de ce fait le plus fort des rois.

« Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. » Ps 22.  Je me laisse toucher par son amour. Qu’il ouvre mon cœur à ceux et celles que Dieu met sur ma route .