Il y a 3 ans naissait le réseau Talitha Kum en Côte d’Ivoire. Danièle Rozière, xavière et cheville ouvrière du projet, nous en dit plus sur les acquis et les projets en cours.

Depuis le lancement de l’antenne nationale de Talitha Kum en Côte d’Ivoire, en février 2021, où en sommes-nous de la lutte contre la traite des personnes ?

Trois lignes d’action ont guidé les pas de notre petite équipe.

La continuité de la formation

Avec de nouveaux agents pastoraux et une ouverture vers les jeunes, cela a donné : une quinzaine de participants, trois plans d’actions pour deux groupes sur la capitale Abidjan et une sur le Nord, à Korhogo. Et des « Jeunes Ambassadeurs » qui viennent en renfort ! Je suis heureuse que les formées de la première heure se soient lancées pour animer le weekend de formation de ce début d’année !

De multiples actions autour de Ste Bakhita

Ste Bakhita (1867 – 1949) est une sainte soudanaise, patronne des victimes de la traite et sa fête est le 8 février. Dans la mouvance de la journée de prière et de témoignages des réseaux à travers le monde, organisée par Talitha Kum mondial, cette année, Abidjan a bougé ! Des paroisses, des collèges, des communautés religieuses, ont marqué l’événement par un temps spirituel ou de sensibilisation. Le 11 février, une délégation se rendait à la nouvelle paroisse dénommée Ste Bakhita pour participer à la messe et vivre à la suite une fête de charité qui n’en finissait plus ! Ce fut l’occasion de se présenter, de se faire connaître.

Un spectacle fédérateur

Un partenariat entre le Centre culturel de la Cathédrale St-Paul, épaulé par la Communauté de Vie Chrétienne (CVX) de Côte d’Ivoire, Talitha Kum CI et une jeune troupe théâtrale professionnelle, formée à l’Institut National Supérieur des Arts et de l’Action Culturelle, a permis de regrouper environ deux cents personnes sur le thème de la migration irrégulière, de la déculturation qui s’ensuit et de l’auto-entreprenariat comme solution possible…

« Bofloue Ble ou le Binguiste » :« le blanc /noir ou l’aventurier » pourrait-on traduire !

Après une heure de spectacle, un débat a permis de poser les grandes questions autour de ces départs, des tristes réalités trouvées sur le terrain, de la difficulté du retour (quand retour il y a), de la quête de réinsertion. Un représentant de la ministre de la francophonie a pu entendre les questions et interpellations directes de certains jeunes, plutôt embarrassantes… mais réelles ; saura-t-il les répercuter auprès des décideurs ?

Un jeu humoristique, un peu de farce, permettaient de faire passer le côté dramatique… Le message est passé. Le théâtre est en début de réhabilitation dans les habitudes locales. Le partenariat s’est bien passé et les comptes sont satisfaisants car équilibrés ! Nous avons le désir de poursuivre l’expérience, mais dans un lieu plus proche des jeunes, et des jeunes concernés par cette réalité. Peut-être à Abobo ? A suivre !