En ce 4ème dimanche de Pâques, jour de prière pour les vocations, Pascale a témoigné devant l’assemblée paroissiale de son cheminement à l’école du Bon Pasteur.

Je m’appelle Pascale, je suis religieuse, dans la congrégation des xavières. Nous vivons en communauté : nous sommes 7 à Créteil. Je  travaille comme professeure des écoles.

Lorsque j’étais petite, l’image de Jésus Bon Berger ne me plaisait pas trop. Car j’avais l’impression d’être une brebis qui devait suivre sans réfléchir, sans se poser de questions. Depuis, j’ai compris que cette image de Jésus Bon Berger, même si elle est liée au contexte de l’époque où Jésus parlait à ses disciples – il y avait beaucoup de bergers en Palestine – peut évoquer notre relation à Dieu, ma relation personnelle aussi.

1- Le Bon Berger connait et appelle par son nom chacun(e)

A 20 ans, après avoir grandi dans une famille catholique à Toulouse, j’ai senti au cours d’une retraite spirituelle que Jésus m’appelait avec douceur à être toute à Lui. Un prêtre m’a dit ensuite : « N’oublie jamais ce que tu as vécu là car Dieu s’est manifesté à toi. » Je ne savais alors  pas du tout quelle forme cela prendrait dans mon existence. Je voudrais témoigner devant vous que lorsque je prête attention à la volonté de Dieu celle-ci est douce, bonne et indélébile, car Il est fidèle, Il ne reprend pas sa parole. Ce qui est donné est donné pour toujours.

2- Le Bon Berger conduit vers le large, ne retient pas à Lui.

Six ans plus tard, toujours au cours d’une retraite, j’ai été touchée par cette Parole de Jésus à Philippe : « Il y a si longtemps que je suis avec toi et tu ne me connais pas ! » (Jn 14,9). Cette Parole m’a conduite vers le large : elle m’a fait entrevoir la vie religieuse comme une manière possible qui s’offrait à moi pour pouvoir répondre à l’appel radical du Christ. Peu de temps après, je rencontrais des xavières que je trouvais joyeuses, libres et engagées. J’ai senti que leur manière de vivre me rejoignait, qu’avec elles, je pourrais m’exercer chaque jour à « chercher et trouver Dieu en toutes choses. » (St Ignace)
Et j’ai fait le pas, de quitter ma famille, ma ville, mon métier (mon métier pour un temps car je l’ai retrouvé plus tard). Moi qui suis d’un tempérament casanier, je me sentais pourtant très heureuse, portée par la grâce du Seigneur, l’élan que donne son Esprit. Plus tard, une dizaine d’années après, je serai envoyée comme xavières au Cameroun où j’ai vécu pendant 4 ans. Expérience de déracinement et d’ouverture à une autre culture que la mienne. Moi qui avais perdu un de mes frères en Afrique quand j’avais 23 ans, je ne pensais pas mettre un jour les pieds sur ce continent. C’est vous dire combien Dieu me conduit sur des chemins que je n’aurais pas imaginés moi-même.

3- Le Bon Berger porte parfois sur ses épaules.

Cette année, je vais fêter, célébrer un jubilé, car cela fait 25 ans que j’ai prononcé mes premiers vœux dans la congrégation des xavières, mon premier engagement dans la vie religieuse. Occasion de me rappeler que c’est le Christ qui m’a aimée le premier, que ce qu’Il désire le plus c’est que je compte de plus en plus sur Lui, que je Lui demande son aide, que je Lui parle simplement et quotidiennement, « comme un ami parle à son ami. » (St Ignace).

Merci Seigneur de m’appeler à vivre chaque jour sous ton regard et à te chercher dans tous les visages que je rencontre.